Le Danemark pourrait braver la décision de la Commission européenne, qui veut mettre fin en novembre aux contrôles aux frontières internes de l'espace Schengen. C'est en tout cas le sens de l'intervention, mardi, du Premier ministre du royaume, Lars Løkke Rasmussen. Le 2 mai, la Commission avait indiqué qu'elle prolongeait de six mois pour la dernière fois les dérogations exceptionnelles accordées depuis 2015 à des pays européens confrontés à un fort afflux migratoire, dont le Danemark.
"Nous évaluerons la situation". Interrogé au Parlement par le président du Parti du peuple danois (anti-immigration), Kristian Thulesen Dahl, le Premier ministre libéral a répondu qu'il n'était pas certain de lever ces contrôles. "Je ne peux pas ici et maintenant évaluer ce qui se passera quand les six mois seront écoulés", a-t-il déclaré. "Je souhaiterais que nous puissions supprimer les contrôles" à la frontière germano-danoise, a-t-il ajouté, et "si par miracle l'UE retrouve la maîtrise de ses frontières extérieures, nous évaluerons la situation".
Mesures contre l'immigration depuis 2015. Mais "nous estimons que tant qu'il n'y aura pas de maîtrise des frontières extérieures de l'UE, il sera nécessaire que nous maintenions les contrôles à nos frontières", a-t-il conclu. Le gouvernement de centre-droit danois a multiplié depuis son accession au pouvoir en 2015 les mesures destinées à décourager l'immigration, la plus emblématique étant une loi de 2016 autorisant à confisquer les biens de valeur et l'argent liquide des demandeurs d'asile.