Les secours marocains continuent de chercher les sinistrés du séisme, survenu dans la nuit du vendredi au samedi, dans la région de Marrakech. Si le dernier bilan provisoire fait état de 2.012 décès à cause de la catastrophe naturelle, ce chiffre risque d'augmenter dans les prochaines heures. C'est pourquoi il est primordial que les équipes de sauvetage agissent au plus vite. Florent Vallée, le directeur délégué de l'urgence et des opérations de secours à la Croix-Rouge française, était l'invité d'Europe matin ce dimanche pour transmettre les appels aux dons de l'association d'aides humanitaires, pour le pays en deuil.
Florent Vallée craint effectivement un bilan plus lourd, d'autant que les secouristes "n'ont certainement pas pu encore accéder à l'ensemble des villages reculés qui sont touchés par ce séisme". C'est une course contre-la-montre, car les toutes les évaluations en termes de pertes humaines se font lors "des premières 72 heures" de ce type d'accident. C'est donc sans relâche que les autorités locales œuvrent pour trouver des survivants. "Les équipes du Croissant-Rouge marocains sont à pied d'œuvre depuis le début et poursuivent", confirme l'invité d'Europe 1.
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L'importance de l'accompagnement psychosocial
Pour ce dernier, "l'axe aujourd'hui, c'est vraiment de porter secours au maximum et pouvoir ramener les gens vers des structures hospitalières quand ils en ont besoin". Par ailleurs, les bâtisses marocaines parfois vieillissantes ne facilitent pas le travail des secours. "C'est toujours très compliqué, ce sont ces infrastructures qui sont détruites, ça peut être des blocs de pierre sur la route. Ça peut être tout un tas de détritus sur la route qui empêchent d'avancer et c'est pour ça que le cheminement est extrêmement lent", remarque Florent Vallée.
En outre, si le Croissant-Rouge marocain s'attèle à la recherche des survivants sous les décombres, il faut aussi s'occuper des habitants sortis se réfugier dans les rues. "Au début, on va aider les gens pour mieux vivre à la rue, entre guillemets, (...) pour ensuite arriver vers de l'hébergement un petit peu plus durable et confortable", explique le directeur délégué de l'urgence et des opérations de secours à la Croix-Rouge.
"Temps d'écoute avec des professionnels"
Enfin, si la Croix-Rouge veille à ce que les produits de première nécessité comme l'eau, la nourriture et les produits d'hygiène soient distribués, l'accompagnement psychosocial n'est pas délaissé. Comme l'explique Florent Vallée, cela se reflète à travers "des temps d'écoute avec des professionnels, mais c'est aussi du travail en collectif. L'idée est qu'il ne faudrait pas qu'une génération soit traumatisée par ce qu'il s'est passé et ne puisse pas se relever de la catastrophe." Le but ultime est ainsi d'aider à ce que les Marocains victimes du séisme puissent retrouver leur "autonomie le plus vite possible", et ce en ne se contentant "pas juste d'apporter du matériel", mais en faisant en sorte "qu'ils puissent aller acheter eux-mêmes ce dont ils ont besoin".