Avec désormais 11.700 morts, le décompte macabre se poursuit en Turquie et en Syrie après le séisme. Les secouristes tentent de retrouver des survivants dans les décombres en dépit des conditions météo très difficiles. Le cap crucial des 72 heures s'approche, au-delà duquel il n'y aura plus beaucoup d'espoir. Dans la ville turque Iskenderun, à la frontière avec la Syrie, les rescapés dépendent totalement de l'aide qui arrive au compte-goutte.
La tension monte entre les survivants
Des couches, du savon, du pain, dans une rue d'Iskenderun des rescapés du séisme font la queue à l'arrière d'un camion affrété par l'Etat pour ses produits de base. "On a de l'argent, mais tout est fermé", déplore l'un des habitants. Mais rapidement, la tension monte entre survivants exténués et affamés qui s'accusent les uns les autres de doubler dans la file, sous le regard du maire du quartier. "C'est normal que ce soit tendu. Ces gens sont des victimes, ils ont faim. C'est le troisième jour et ce n'est qu'aujourd'hui que l'aide arrive", déplore-t-il.
Le long d'un boulevard en ruine, une équipe de secouristes espagnols est à la recherche de survivants dans les gravats. Emilio, l'un d'eux, est frappé par l'ampleur des dégâts. "Pour moi, c'est la première fois que je vois quelques chose d'aussi impressionnant, une dévastation absolue, dantesque, incroyable. Nous avons sorti des décombres une personne morte et une vivante. Il fait très froid, mais ce n'est pas le seul danger. Le danger, c'est une nouvelle réplique qui provoquerait d'autres chutes", souligne-t-il. Il reste encore sans doute d'autres personnes sous les décombres, mais l'équipe d'Emilio ne détecte plus de traces de vie et doit se rendre sur un autre site.
Quant au président turc Erdogan, il s'est rendu dans la province d'Hatay où il a reconnu des lacunes dans la réponse apportée au séisme. Les critiques fusent en effet sur les réseaux sociaux turcs pour dénoncer le manque d'effort des secours.