Après deux ans de bataille juridique inédite entre un photographe britannique et un macaque d'Indonésie soutenu par une association, les droits du "selfie de singe" qui avait cartonné sur Internet reviennent finalement à l'humain, d'après un accord conclu entre les deux parties devant la justice américaine.
Un selfie historique. Tout a commencé en 2011 sur l'île de Sulawesi en Indonésie, quand un macaque noir à crête (macaca nigra) s'était emparé de l'appareil photo de David Slater pour prendre l'un des selfies les plus célèbres dans toute l'histoire de l'autoportrait. Le visage du singe, avec ce qui peut passer pour un large sourire, dévoilant de grandes dents et illuminant ses grands yeux oranges, avait fait sensation quand le photographe britannique - qui avait réussi à récupérer son appareil photo et les clichés pris par le macaque - l'a publié dans un livre.
Cette photo est un véritable #selfie pris par ce singe… le photographe a laissé traîner sa caméra. #flipfactpic.twitter.com/zn00VJhkQ8
— Flip TFO (@FlipTFO) 9 février 2017
Mais PETA (People for the Ethical Treatment of Animals), un groupe de défense du droit des animaux très actif, ne l'entendait pas de cette oreille et a porté plainte contre David Slater arguant que c'est bien Naruto qui "a pris la photo et que par conséquent il détient les droits sur l'image, comme ce serait le cas pour un humain". Le photographe estimait qu'il était le propriétaire légitime des photos parce qu'il avait mis en place le dispositif et ne s'était éloigné que quelques minutes pour se rendre compte ensuite que le macaque s'était emparé de son appareil et avait appuyé sur le déclencheur.
25% des revenus reversés à des organismes. Suite à l'accord, PETA écrit sur son blog : "Slater a accepté de donner 25% de tous les futurs revenus tirés de l'usage ou de la vente des selfies du singe à des organismes qui protègent l'habitat de Naruto et les autres macaques à crête d'Indonésie". "Naruto et le fameux 'selfie de singe' qu'il a clairement pris démontrent que lui et les autres macaques sont des êtres intelligents, pensants, complexes qui méritent de détenir légalement leur propriété intellectuelle", souligne encore PETA. Dans un communiqué commun, PETA et David Slater se mettent d'accord pour soutenir l'extension des droits des animaux.