Après le choc des résultats du référendum sur le Brexit, les Etats membres se préparent à organiser la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Le plus gros défi sera, pour les 27, de trouver une position commune face au choix des Britanniques. Outre-Manche, les travaillistes, comme les conservateurs, se préparent également à une semaine de tous les dangers.
Hollande et Merkel à Berlin. Si la France et l'Allemagne sont d'accord pour aller vite dans la mise en oeuvre du "Brexit", le nombre de "détails" à régler est faramineux. François Hollande est attendu lundi soir à Berlin pour y retrouver la chancelière allemande, le chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, et le président du Conseil européen, Donald Tusk. Un point d’étape avant le Conseil européen de mardi. Les dirigeants européens vont tâcher d'accorder leurs violons pour éviter une contagion europhobe.
La guerre de succession. Au Royaume-Uni, les députés britanniques vont reprendre leurs travaux dès lundi midi, dans une ambiance délétère. Le début de semaine va, en effet, être marqué par la guerre de succession qui fait déjà rage au sein du parti conservateur. Le Premier ministre David Cameron a annoncé qu’il démissionnerait à l’automne, laissant le soin à son successeur d’organiser le Brexit. Le chef de file des partisans du Brexit, le conservateur Boris Johnson, se positionne déjà.
Il a réaffirmé, dans une tribune parue dans le Daily Telegraph, que la sortie de l'UE "n'interviendra pas dans la précipitation". Il s'est posé en rassembleur, appelant les partisans du Brexit à "construire des ponts" avec ceux qui ont voté pour rester dans l'UE, conscient que le vote laisse le pays profondément divisé.
En face, chez les travaillistes, la semaine s’annonce aussi mouvementée. La fronde s’organise pour faire tomber le leader de l’opposition : Jeremy Corbyn. Ce dernier, très critiqué en interne, a pourtant prévenu qu'il ne démissionnerait pas. "Je ne vais pas trahir la confiance de ceux qui ont voté pour moi, ni celle des millions de personnes à travers le pays qui ont besoin que le Labour les représente", a déclaré celui qui a été élu largement à la tête du parti en septembre 2015. Une réunion houleuse l'attend lundi en fin de journée, lors de laquelle pourrait être examinée une motion de défiance à son encontre.
Un Américain à Bruxelles. Dans ce contexte de crise européenne, le secrétaire d'Etat américain John Kerry, dont l'administration avait plaidé contre le Brexit, se rend à Bruxelles, puis à Londres lundi. Il avait déclaré, en fin de semaine dernière, que les Etats-Unis auraient souhaité voir le Royaume-Uni "prendre une autre direction".
Les financiers sur le pont. Outre les politiques, les financiers s’inquiètent aussi de la suite à venir. Le Brexit sera donc un des sujets majeurs, lundi, lors de la réunion annuelle des grands banquiers centraux de la planète, à Sintra au Portugal. Ils devraient plancher sur les conséquences du Brexit pour les marchés et la croissance mondiale.