La Corée du Sud et les Etats-Unis ont annoncé mardi que leurs exercices militaires conjoints annuels, reportés pour cause de Jeux olympiques d'hiver au Sud, reprendraient à une échelle semblable à celle du passé malgré le dégel diplomatique avec Pyongyang. Séoul a cependant précisé que leur durée serait raccourcie d'un mois.
Un sommet en préparation pour avril. Ces manœuvres à grande échelle impliquent le déploiement de dizaines de milliers de troupes au sol et ne manquent jamais de provoquer des tensions sur la péninsule. La Corée du Nord dotée de l'arme nucléaire les considère comme la répétition générale de l'invasion de son territoire. Des discussions sont en cours en vue d'un sommet entre les deux Corées, qui serait suivi par un face-à-face entre le président américain Donald Trump et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un.
Les mêmes exercices que les autres années. Les spéculations allaient bon train sur la possibilité d'exercices limités cette année pour éviter de faire échouer les pourparlers. Les manœuvres dites Key Resolve et Foal Eagle, qui se tiennent chaque printemps, avaient été repoussées pour éviter qu'elles ne coïncident avec les JO de Pyeongchang. Les Jeux paralympiques se sont achevés dimanche. Le coup d'envoi des exercices sera donné le 1er avril et ils seront "similaires" en taille à celles des années précédentes, ont dit Séoul et Washington. Néanmoins, la principale manoeuvre, dite Foal Eagle, "durera un mois en avril à cause de son report pour cause de jeux Olympiques", a déclaré un porte-parole. L'année dernière, ces exercices avaient duré deux mois
"Le commandement de l'ONU a notifié aujourd'hui l'armée nord-coréenne du calendrier et de la nature défensive des exercices annuels", a déclaré une porte-parole du ministère sud-coréen de la Défense. "Nos exercices combinés sont à orientation défensive et il n'y a aucune raison pour que la Corée du Nord les considère comme une provocation", a renchéri le Pentagone dans un communiqué.
Kim Jong Un "comprend". Un haut responsable sud-coréen qui a fait le voyage de Pyongyang en début de mois avait fait savoir que Kim Jong Un "comprenait" cette décision prise par Washington et Séoul. Une telle prise de position tranche singulièrement avec les dénonciations passées des exercices par la Corée du Nord. Pyongyang a souvent réagi en menant ses propres opérations militaires. En 2017, le Nord avait tiré quatre missiles balistiques près du Japon.