"J’ai déjà fait ma procuration." Pour Milie, une Britannique de 24 ans installée à Paris, hors de question de ne pas glisser de bulletin dans l’urne le 23 juin prochain, jour du référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l'Union européenne (UE). Si cette jeune fille au pair ne sait pas encore si elle compte s’établir pour de bon en France, Milie se dit néanmoins très concernée par la perspective d'un "Brexit". "C’est ma mère qui ira voter pour moi. Elle votera pour le maintien de la Grande-Bretagne dans l’Union européenne", raconte-t-elle à Europe 1. "Actuellement, je peux venir en France, travailler en France, sans avoir besoin d’un visa et je n’ai pas envie que cela change", ajoute-elle.
J’ai envie de dire ‘bon débarras’
Comme elle, Tony et Ben, deux Britanniques installés à Paris depuis de nombreuses années, ne peuvent pas imaginer que leur pays sorte de l’Union européenne. "Tout cela me déprime tellement", confie Tony à Europe 1. "Il y a bien sûr beaucoup d’arguments en faveur d’une sortie de l’Union européenne, mais c’est une communauté dont nous devons faire partie. C’est essentiel", estime-t-il. "Moi aussi, ça me déprime d’imaginer que mon pays puisse quitter l’Union européenne", affirme Ben, en France depuis 12 ans. "Mais en tant qu’Européen, je dois dire qu’étant donnée la contribution particulièrement négative du Royaume-Uni à l’Union européenne, j’ai envie de dire ‘bon débarras’ si le pays quittait l’Europe".
Le camp du "in" légèrement devant
Selon les derniers sondages, les partisans du maintien du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne seraient légèrement devant le camp du "Brexit". Dans une étude réalisée par l'institut YouGov pour le compte du Times, 44% des sondés souhaitent que le Royaume-Uni reste partie intégrante de l'UE alors que 40% voteraient pour une sortie. L'autre enquête, effectuée par Ipsos-Mori et publiée par l'Evening Standard, fait état d'un écart beaucoup plus important entre partisans du maintien (55%) et du "Brexit" (37%).
Mais si le vote en faveur du "Brexit" devait l’emporter, Tony et Ben savent déjà quelle décision ils prendraient : "Je demanderais la nationalité française", confient-ils tous les deux. "Je suis très fière d’être Anglais, mais je pense que la place de mon pays est dans l’Europe", explique Tony.
Les deux britanniques ne se disent par particulièrement inquiets de ce qu’impliquerait le "Brexit" pour les 200.000 Britanniques qui vivent en France. "S’il y avait un 'Brexit', je pense que la Grande-Bretagne trouverait un arrangement avec l’UE pour permettre à ses ressortissants de continuer à travailler au sein de l’Union européenne", imagine Ben. Au total, 1,2 million de Britanniques vivent et travaillent dans un État de l’Union européenne autre que la Grande-Bretagne.