Plus de cent personnes sont mortes dans la répression de la contestation soudanaise depuis lundi, date de la dispersion, sur ordre du Conseil militaire, du sit-in devant le QG de l'armée à Khartoum, a annoncé mercredi le comité des médecins.
Parmi les morts, 61 ont été comptabilisés dans les hôpitaux et 40 ont été retrouvés dans les eaux du Nil, selon ces médecins proches des manifestants, qui n'ont pas fourni plus de détails. La répression a également fait 326 blessés, ont-ils ajouté. Il s'agit du dernier bilan provisoire fourni par ce comité proche de la contestation. L'opération de dispersion de ce rassemblement emblématique de milliers de manifestants, qui réclamaient depuis des semaines le transfert du pouvoir aux civils, a été vivement condamnée à l'étranger, notamment par l'ONU, les États-Unis et la Grande-Bretagne.
La contestation accuse "les milices du conseil militaire"
Le comité des médecins soudanais accuse les "milices du conseil (militaire) (...) d'être responsables de ce massacre". La contestation juge ainsi que les Forces de soutien rapide (RSF) sont les principaux auteurs de la dispersion par la force du sit-in devant le QG de l'armée lundi.
Le mouvement a appelé à poursuivre la mobilisation et rejeté l'appel à des élections par les militaires au pouvoir.
Le sit-in, dans le prolongement de la contestation inédite déclenchée en décembre, avait débuté le 6 avril pour réclamer le départ du président Omar el-Béchir, destitué par l'armée cinq jours plus tard et remplacé par un Conseil militaire de transition. Le rassemblement s'est néanmoins poursuivi pour exiger le transfert du pouvoir aux civils.