L'État islamique a revendiqué mardi, via son agence de propagande, les attentats qui ont fait au moins 320 morts au Sri Lanka dimanche. Les enquêteurs ont identifié deux frères de religion musulmane comme membres-clés des kamikazes. Ils ont également annoncé qu'un attentat suicide supplémentaire, contre un quatrième hôtel de luxe, avait échoué. Le gouvernement sri-lankais est par ailleurs revenu sur son annonce d'un Français tué dans les attaques, plaidant une "erreur".
Les informations à retenir :
- Le groupe État islamique a revendiqué mardi les attentats de dimanche
- Le bilan des attaques s'élève désormais à 320 morts, il n'y a pas de victime française
- Le gouvernement sri-lankais incrimine un mouvement islamiste local et assure que les attentats ont été commis en représailles à ceux de Christchurch
L'État islamique revendique les attentats
Le groupe État islamique a revendiqué mardi les attentats, via son agence de propagande. "Les auteurs des attaques ayant visé des ressortissants des pays de la coalition (anti-EI) et les chrétiens au Sri Lanka avant-hier sont des combattants de l'EI", a annoncé le groupe djihadiste sur son agence de propagande Amaq.
Lundi, le gouvernement avait attribué ces attaques à un mouvement islamiste local, le National Thowheeth Jama'ath (NTJ), qui ne l'a pas revendiqué. Mardi, le vice-ministre sri-lankais de la Défense a par ailleurs assuré que les premiers éléments montrent que ces attentats ont été commis en représailles au carnage des mosquées de Christchurch en Nouvelle-Zélande.
Deux frères auraient joué un rôle clé dans les attaques
A ce stade, les autorités ont interpellé 40 personnes. Selon une source proche de l'enquête, deux frères sri-lankais musulmans, membres des kamikazes, ont joué un rôle clé dans les attaques. Les deux frères, âgés d'une vingtaine d'années et dont les noms n'ont pas été révélés, opéraient une "cellule terroriste" familiale et jouaient un rôle-clé au sein du NTJ, selon les enquêteurs. Ils se sont fait exploser dimanche matin respectivement au Cinnamon Grand Hotel et au Shangri-La de Colombo. Les enquêteurs ignorent toutefois encore si les attaques sont le fait de cette seule "cellule", ou d'équipes séparées mais coordonnées.
Un quatrième hôtel du même standing, adjacent aux trois frappés, figurait également parmi la liste des objectifs du dimanche de Pâques. Un homme qui projetait d'y commettre un attentat suicide y était descendu la veille. Lorsqu'il s'est rendu le dimanche matin au petit-déjeuner, son sac à dos chargé d'explosifs n'a pas explosé pour une raison encore indéterminée.
Un bilan humain à la hausse, le Sri Lanka revient sur l'annonce d'un Français tué
Le bilan des attentats s'est alourdi mardi à 320 morts après que plusieurs blessés ont succombé à leurs blessures, a annoncé la police locale. Le précédent bilan était de 290 morts, le nombre de blessés reste autour de 500. Au moins 45 enfants et adolescents ont été tués dans ces attaques, selon un décompte de l'ONU.
Les autorités locales avaient annoncé dans un premier temps qu'un Français figurait parmi les victimes. Mais mardi, elles ont affirmé qu'il s'agissait d'une "erreur d'identité". "Il n'y a pas de victime française identifiée à ce stade", a confirmé mardi en fin de journée le Quai d'Orsay à franceinfo.
Au total, au moins 31 étrangers ont été identifiés comme tués, d'après le ministère des Affaires étrangères. Mais, de son côté, la police locale a établi à au moins 37 le bilan des tués étrangers, alors que le processus d'identification des victimes s'avère compliqué. Parmi les nationalités étrangères touchées, l'Inde paie le tribut le plus lourd avec huit citoyens tués, suivie de la Grande-Bretagne avec six morts. La Chine, l'Arabie saoudite et la Turquie comptent deux victimes chacune, contre une pour le Bangladesh, le Japon, les Pays-Bas, l'Espagne et le Portugal. Quatre victimes supplémentaires avaient la nationalité américaine et deux autres des passeports australiens et sri-lankais, selon la liste fournie par le Sri Lanka.
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État d'urgence et deuil national
L'état d'urgence a été déclaré au Sri Lanka lundi à partir de minuit, soit 20h30 à Paris. Trois minutes de silence ont également été observées mardi matin en hommage aux victimes. Le gouvernement a décrété une journée entière de deuil national. Les magasins vendant de l'alcool sont fermés, les drapeaux sont en berne et les radios et télévision devaient adapter leur programmation musicale.
Plus d'un millier de personnes assistaient mardi matin aux première messes funèbres dans une atmosphère lourde de chagrin à Saint-Sébastien de Negombo, où les traces de la déflagration demeurent évidentes. Plusieurs cercueils ont défilé pour recevoir les derniers rites en présence des proches des morts. Certains pleuraient dans les bras les uns des autres, d'autres se tenaient en silence, l'air hagard.