Les attentats du dimanche de Pâques au Sri Lanka pourraient causer jusqu'à 1,5 milliard de dollars de pertes de revenus à son secteur touristique cette année, a annoncé vendredi le ministre des Finances du pays. "Le tourisme sera (le secteur économique) le plus durement affecté", a déclaré le ministre des Finances Mangala Samaraweera lors d'une conférence de presse, "nous nous attendons à une baisse de 30% des arrivées et cela signifie une perte d'environ 1,5 milliard de dollars".
L'île d'Asie du Sud, prisée pour ses plages idylliques et sa nature verdoyante, avait connu une année record en 2018 avec 2,33 millions de touristes. Elle espérait générer cinq milliards de dollars de revenus en 2019, contre 4,4 l'année dernière. Des kamikazes ont frappé dimanche matin des églises de la minorité chrétienne et des hôtels de luxe, faisant 253 morts. Se basant sur les précédents de pays touchés par des attentats -- comme la France, la Belgique, l'Espagne ou la Tunisie --, Mangala Samaraweera a estimé que le secteur pouvait espérer un retour à la normale d'ici deux ans.
Les touristes appelés à la prudence
"Typiquement, les pays qui souffrent d'attaques isolées du style de l'EI voient leur tourisme se rétablir en un à deux ans, dans la mesure où l'on règle les problèmes à la racine et que les mesures de sécurité sont bien communiquées", a expliqué le ministre.
Du Royaume-Uni à Israël en passant par les Pays-Bas, plusieurs nations ont appelé leurs ressortissants à éviter de se rendre au Sri Lanka, ou à quitter le pays s'ils s'y trouvent. L'Australie a jugé vendredi "probable" que de nouveaux attentats y soient commis, alors que la traque de suspects en lien avec les attaques se poursuit. Paris recommande aux Français de limiter leurs déplacements dans la capitale Colombo, ainsi que de se tenir à l'écart des lieux de culte et rassemblements à travers toute l'île.