La justice suédoise a annoncé lundi la réouverture de l'enquête pour viol contre le fondateur de WikiLeaks Julian Assange, espérant le voir comparaître devant un tribunal avant la prescription du crime échéant en 2020.
Les conditions d'un mandat d'arrêt européen réunies
"J'ai décidé aujourd'hui de rouvrir l'enquête", a annoncé Eva-Marie Persson, procureure adjointe, lors d'une conférence de presse. "Monsieur Assange étant incarcéré en Grande-Bretagne, les conditions sont réunies pour demander sa remise (à la Suède) en vertu d'un mandat d'arrêt européen, ce qui n'était pas le cas avant le 11 avril", date de son arrestation par la police britannique à l'ambassade d'Equateur où il était réfugié depuis 2012, a-t-elle ajouté.
L'annonce du parquet de Stockholm relance un feuilleton judiciaire qui dure depuis près d'une décennie pendant laquelle Julian Assange et ses soutiens n'auront eu de cesse de dénoncer une manœuvre destinée à faire extrader l'Australien vers les Etats-Unis pour y répondre des fuites de documents secrets américains par WikiLeaks.
Les poursuites abandonnées en mai 2017
C'est officiellement pour éviter cette extradition que Julian Assange s'était réfugié en 2012 à l'ambassade d'Equateur à Londres. En son absence, et faute de pouvoir faire avancer l'enquête, la justice suédoise avait abandonné les poursuites en mai 2017. Cette décision "n'était pas fondée sur un manque de preuves, mais sur les circonstances qui entravaient l'enquête", a souligné Eva-Marie Persson.
L'arrestation spectaculaire de l'Australien le 11 avril à Londres avait ravivé l'espoir de la plaignante et de son avocate de le voir remis à la Suède en vue d'un procès avant la prescription échéant en août 2020.
Agée d'une trentaine d'années à l'époque des faits, la plaignante avait rencontré Julian Assange lors d'une conférence de WikiLeaks à Stockholm. Elle accuse l'Australien d'avoir engagé un rapport sexuel dans la nuit du 16 au 17 août, pendant qu'elle dormait et sans préservatif alors qu'elle lui avait à plusieurs reprises refusé tout rapport non protégé. Julian Assange a toujours soutenu qu'elle était consentante et avait accepté de ne pas utiliser de préservatif.