Entrée en vigueur jeudi, la trêve dite "humanitaire", mise en place par la Russie devait permettre aux civils aux rebelles et aux blessés, d'évacuer les quartiers est, pilonnés par l'aviation russe et le régime de Damas. Elle a expiré samedi soir, au bout de trois jours qui auront été insuffisants, selon l'ONU. Dans la foulée, un déluge de roquettes et d'obus s'est abattu dans l'oust de la ville, tandis que des tirs d'artillerie et des frappes aériennes ont visé l'est de l'ancienne capitale économique de la Syrie, dans la nuit de samedi à dimanche.
Près de 200 blessés toujours bloqués. Cette trêve n'a pas permis à l'ONU d'évacuer 200 blessés bloqués dans les quartiers est assiégés depuis juillet par Damas et ses alliés, qui avaient besoin de sortir d'urgence. Les Nations unies, qui avaient réclamé une prolongation du cessez-le-feu jusqu'à lundi, ont évoqué des conditions de sécurité insuffisantes.
Des corridors humanitaires restés vides. Par ailleurs, les huit corridors établis par la Russie pour permettre aux habitants et aux rebelles qui le souhaitent de quitter les quartiers Est sont restés déserts. "Personne n'est sorti par les couloirs", a confirmé le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane. Les autorités russes et les médias étatiques syriens ont accusé les rebelles d'avoir empêché toute sortie, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov assurant que les combattants avaient recours "aux menaces, au chantage et à la force brute" pour bloquer les couloirs.
La crainte d'une catastrophe humanitaire. Peu après l'expiration de la trêve, de violents combats ont de nouveau éclaté entre les forces du régime et les rebelles. Des tirs d'artillerie, des combats ainsi que des frappes aériennes ont été signalés dans plusieurs quartiers de la deuxième ville de Syrie, devenue un enjeu majeur dans le conflit qui a fait plus de 300.000 morts depuis 2011. Trois personnes ont été blessées dans les zones rebelles, selon un premier bilan de l'OSDH. Cette reprise des combats à Alep, déjà ravagée par des mois de bombardements, fait craindre une catastrophe humanitaire.
Les quatre dernières semaines de bombardements intenses du régime et de la Russie sur Alep-Est ont fait environ 500 morts et 2.000 blessés, selon l'ONU, entraînant la destruction d'infrastructures civiles, notamment des hôpitaux.