Ils étaient entrés, dimanche, dans le réduit rebelle de la ville syrienne d'Alep en vue de la reprise de l'évacuation de civils et d'insurgés. Finalement, les bus n'en repartiront pas, faute de feu vert, a indiqué dans la soirée l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Pleins à craquer, une trentaine de véhicules attendent donc toujours de pouvoir procéder à l'évacuation. Tandis que des milliers de personnes qui n'ont pas trouvé de place dans les véhicules, dont beaucoup d'enfants, continuent de patienter dans le froid glacial que vienne un second convoi.
Opération reportée. "L'opération a été reportée en raison de l'absence de garanties concernant la sécurité des évacués des deux villages de Foua et Kafraya", a annoncé le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane, précisant que la suspension était due à l'attaque par des hommes armés d'une vingtaine de bus envoyés pour les évacuations. "Les évacuations sont momentanément interrompues", a confirmé à l'AFP Yasser al-Youssef, du groupe rebelle Nourredine al-Zinki.
Incidents à Foua et Kafraya. Plus tôt dans la journée en effet, des bus chargés d'évacuer Foua et Kafraya, deux villages chiites tenus par le régime mais assiégés par des rebelles, ont été attaqués par des hommes armés. Aux abords de ces deux villes, un journaliste de l'AFP a pu voir une vingtaine d'individus faire descendre les chauffeurs et mitrailler les véhicules, avant d'en brûler une vingtaine. L'identité des assaillants n'est pas connue, mais l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a évoqué des divergences entre le groupe jihadiste Fateh al-Cham (ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie) et l'influent groupe rebelle Ahrar al-Cham.
Un accord rendu caduc. Or, ces deux villages étaient au centre d'un accord entre le régime et les rebelles. Selon cet accord, les évacuations d'Alep d'une part, et de Foua et Kafraya d'autre part, devaient se dérouler en deux étapes. D'abord, la moitié des gens assiégés à Alep devaient être évacués, en même temps que 1.250 personnes à Foua. Puis, l'évacuation de l'autre moitié des civils et des insurgés d'Alep devait intervenir en même temps que celle de 1.250 habitants de Kafraya.
Cependant, Yasser al-Youssef, du groupe rebelle Nourredine al-Zinki, a précisé que l'attaque des bus "n'allait pas avoir d'impact sur la reprise de l'opération à une date ultérieure". "Il y a une volonté collective pour que l'accord reste en vigueur. Il doit y avoir des solutions pour tout obstacle", avait indiqué un responsable militaire du régime syrien.
En attendant une résolution de l'ONU. Pendant ce temps, le Conseil de sécurité de l'ONU a annoncé qu'il voterait lundi matin (15 heures heure française) sur une résolution prévoyant le déploiement d'observateurs à Alep pour superviser les évacuations et l'assistance humanitaire.