La fille d'un otage britannique assassiné par des djihadistes et l'ex-otage français Nicolas Hénin ont demandé vendredi "justice", après la capture de deux membres d'une "cellule d'exécution" du groupe État islamique. Alexanda Amon Kotey et El Shafee el-Sheikh, deux djihadistes britanniques de Daech, complices de "Jihadi John", ont été capturés en janvier en Syrie par une force arabo-kurde alliée de Washington, a rapporté jeudi un responsable militaire américain.
Bethany Haines, dont le père David, travailleur humanitaire, a été décapité en 2014 après avoir été détenu pendant 18 mois, a déclaré espérer que la détention des deux hommes puisse aider les familles endeuillées. "Ma première réaction a été le soulagement, de savoir enfin que les personnes impliquées dans le meurtre de mon père ont été capturées et qu'ils devront faire face à la justice", a-t-elle déclaré à la chaîne de télévision ITV. Elle a dit souhaiter qu'ils soient "jetés dans une cellule et qu'on jette la clé".
Nicolas Hénin, enlevé en juin 2013. "C'est le début d'un processus qui les amènera, espérons-le, à un procès. Tout ce que je veux, c'est la justice", a affirmé sur SkyNews Nicolas Hénin, enlevé en Syrie en juin 2013 et retenu en otage pendant dix mois. "Ce que je veux, c'est un procès et un procès auquel je puisse potentiellement assister, donc plutôt un procès à Londres plutôt qu'à Kobané dans le nord de la Syrie", a-t-il ajouté.
"This kind of ridiculous nickname helps you diminish these people" - French journalist Nicolas Henin was held captive by Islamic State for 10 months. He explains why he gave his captors the nickname 'The Beatles' https://t.co/n4DrWpZkhepic.twitter.com/Opm6XuKunW
— Sky News (@SkyNews) 9 février 2018
Quatre hommes surnommés "Les Beatles" par leurs otages. Alexanda Amon Kotey et El Shafee el-Sheikh faisaient partie d'un quatuor surnommé par leurs otages "les Beatles". Ils sont accusés d'être responsables de la détention et de la décapitation d'environ une vingtaine d'otages, notamment des Occidentaux parmi lesquels les journalistes américains James Foley et Steven Sotloff et le travailleur humanitaire américain Peter Kassig.
Vendredi, le porte-parole des Forces démocratiques syriennes (FDS), Redur Khalil, dans la ville de Amouda, dans le nord-est de la Syrie, a confirmé la capture de "commandants importants" de l'EI, dont Alexanda Kotey. En revanche, il a affirmé n'avoir aucune information sur le second djihadiste mentionné par le responsable américain. "Ce sont des gens qui ont commis des crimes absolument ignobles et méprisables et qui ont apporté tant de souffrances", a déclaré le ministre de la Défense, Gavin Williamson, au journal The Times, se félicitant "qu'ils aient été traqués et capturés."
"Très peu de hauts gradés de Daech ont été capturés". Selon le journal Daily Telegraph, le Royaume-Uni ne s'opposerait pas à l'extradition des deux hommes vers les États-Unis. "L'arrestation de ces hommes est extrêmement importante car très peu de hauts gradés de l'EI ont été capturés", a indiqué Shiraz Maher, directeur adjoint du Centre international d'étude de la radicalisation au King's College de Londres. "Ces hommes auront des informations importantes sur le sort des otages occidentaux détenus, y compris certains toujours captifs de l'État islamique", a-t-il ajouté.