Un cessez-le-feu global en Syrie entre régime et rebelles est entré en vigueur jeudi à minuit (22h00 GMT), en vertu d'un accord conclu sous l'égide de la Russie et de la Turquie qui pourrait marquer un tournant après plus de cinq ans de conflit.
Troisième cessez-le-feu en un an. L'accord, qui n'implique pas ceux que les parties désignent comme "terroristes" comme le groupe Etat islamique, avait été annoncé dans la journée par le président Vladimir Poutine et confirmé par l'armée syrienne et l'opposition. Il s'agit du troisième cessez-le-feu national conclu cette année. Les deux premiers, négociés par la Russie et les Etats-Unis, n'ont tenu que quelques semaines. Ni Washington ni l'ONU n'ont été associés aux discussions qui ont conduit à celui de jeudi.
Les fronts "calmes". "Une heure avant le début du cessez-le-feu, les fronts étaient calmes, à l'exception de quelques roquettes visant la ville d'Alep, dans le nord, et deux roquettes qui sont tombées sur la banlieue de Damas", a indiqué Rami Abdel Rahman, chef de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Une nouvelle donne internationale". Un commandant de l'Armée Syrienne libre (ASL) s'est dit plus optimiste sur les chances d'un cessez-le-feu que lors des deux précédentes trêves nationales. "Cette fois j'ai confiance", a déclaré Fares al Baïouch. "Il y a une nouvelle donne internationale." L'accord de trêve s'accompagne en effet d'une déclaration en faveur de l'ouverture de négociations de paix à Astana, la capitale du Kazakhstan, a déclaré Vladimir Poutine. Aucune date n'a encore été annoncée pour ces pourparlers. Les médias officiels syriens ont déclaré jeudi soir qu'ils auraient lieu "prochainement".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays soutient les rebelles, a qualifié cet accord d'"opportunité historique" pour mettre fin à la guerre qui a fait plus de 310.000 morts et des millions de réfugiés. L'annonce de trêve intervient une semaine après la reprise totale d'Alep par le régime du président Bachar al-Assad, sa plus importante victoire depuis 2011, obtenue avec le soutien de ses alliés indéfectibles, Iran et Russie.