L'organisation Human Rights Watch (HRW) a appelé samedi le groupe djihadiste Etat islamique (EI) à libérer 27 personnes dont 16 enfants enlevés il y a un mois dans une province du sud de la Syrie, qualifiant cette prise d'otage de "crime de guerre". Le 25 juillet, l'EI avait mené une série d'attaques coordonnées dans la province de Soueida, contrôlée par le régime syrien, faisant plus de 250 morts, un de ses assauts les plus meurtriers depuis le début de la guerre en Syrie.
"La prise d'otages est un crime de guerre." Les combattants du groupe extrémiste avaient également enlevé une trentaine de civils, dont plusieurs enfants âgés de sept à quinze ans, dans cette région où vit une importante minorité druze. "La prise d'otages est un crime de guerre et le groupe Etat islamique devrait immédiatement libérer" les personnes toujours en détention, a exhorté Human Rights Watch dans un communiqué. "La vie des civils ne devrait pas être utilisée comme monnaie d'échange", a ajouté la directrice adjointe pour le Moyen-Orient de l'organisation, Lama Fakih.
Les otages utilisés comme monnaie d'échange. L'EI, acculé dans quelques poches en Syrie après avoir perdu les territoires qu'il contrôlait, chercherait à utiliser les otages comme monnaie d'échange dans ses négociations avec le régime syrien et son allié russe qui le combattent, selon HRW. L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué que les djihadistes réclament la libération par le régime de combattants de l'EI capturés dans la province voisine de Deraa, mais à ce stade, les pourparlers menés par la Russie ont échoué. HRW déplore, que selon un média local, un otage de 19 ans, identifié par sa famille, ait déjà été exécuté par l'EI et qu'une femme également retenue par l'EI soit morte depuis son enlèvement.
L'EI contrôle 3% du territoire syrien. L'EI, qui n'a pas revendiqué les enlèvements ni l'exécution d'un otage, a été laminé par de multiples offensives en Syrie, et contrôle aujourd'hui moins de 3% du territoire. Il parvient toutefois à frapper comme en témoignent les attaques sanglantes contre Soueida, ainsi que la résistance à l'offensive menée au cours des dernières semaines par les forces du régime contre son dernier réduit dans le désert de Soueida.