La Russie a mis samedi son veto au texte appelant à la cessation des bombardements sur Alep proposé par la France, empêchant son adoption. Moscou, soutien principal du régime syrien, a soumis un projet de résolution concurrent, appelant plus généralement à une cessation des hostilités, et qui a également été rejeté dans la foulée.
Deux oppositions. Sur les quinze pays membres du Conseil de sécurité, seuls la Russie et le Venezuela se sont opposés à la proposition française. La Chine et l'Angola se sont abstenus. Les onze autres pays du Conseil, dont les Etats-Unis et le Royaume-Uni, ont soutenu le texte. Un peu plus tôt dans la journée, François Hollande, en déplacement en Corrèze, avait estimé qu'un pays qui mettrait son veto à la résolution de la France sur la Syrie à l'ONU "serait discrédité aux yeux du monde". "Un pays qui mettrait le veto à cette résolution serait discrédité aux yeux du monde. Il serait responsable de la poursuite des exactions", avait-t-il déclaré depuis Tulle.
Rejet de la résolution russe. Le Conseil de sécurité de l'ONU a aussi rejeté le projet de résolution russe qui appelait à un arrêt des hostilités en Syrie, mais sans demander spécifiquement un arrêt des bombardements actuels sur la ville d'Alep. Neuf des 15 pays membres du Conseil de sécurité ont rejeté le texte, dont la France, les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Le Venezuela, l'Egypte et la Chine ont voté avec la Russie pour soutenir son texte, tandis que l'Angola et l'Uruguay se sont abstenus.
Alep, point névralgique du conflit. Deux semaines après le lancement par l'armée syrienne d'une offensive d'envergure avec l'appui aérien de Moscou pour reprendre la partie rebelle d'Alep qui lui échappe depuis 2012, les troupes du régime continuaient de grignoter le territoire des insurgés. Alep est le principal enjeu du conflit qui ravage la Syrie depuis cinq ans, faisant plus de 300.000 morts et provoquant la pire tragédie humanitaire depuis la Seconde Guerre mondiale.