La Russie a annoncé mercredi qu'elle ne cesserait pas son intervention militaire en Syrie avant d'y avoir "réellement vaincu" les groupes "terroristes". Elle rejette ainsi implicitement les demandes d'un arrêt des bombardements au moment où des fragiles pourparlers de paix se déroulent à Genève. L'armée russe mène depuis le 30 septembre une intense campagne de frappes aériennes qui a permis à l'armée loyale au président Bachar al-Assad de reprendre la main sur le terrain.
Non aux ultimatums. "Les frappes aériennes russes ne s'arrêteront pas tant que nous n'aurons pas réellement vaincu les organisations État islamique et le Front Al-Nosra", la branche syrienne d'Al-Qaïda, a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov en visite à Mascate, cité par l'agence Interfax. "Espérer que des conditions formulées sous la forme d'ultimatums aident à régler les problèmes constitue une politique à courte vue et sans avenir", a poursuivi Sergueï Lavrov.
Une demande des opposants syriens. Le Haut comité des négociations (HCN), vaste coalition d'opposants politiques syriens et de groupes armés, réclament l'arrêt des bombardements les visant depuis l'ouverture lundi à Genève de négociations de paix sous l'égide de l'ONU.
Les pourparlers continuent à Genève. L'émissaire de l'ONU Staffan de Mistura va tenter mercredi de ranimer les discussions de paix sur la Syrie à Genève, menacées par la situation sur le terrain où les forces prorégime progressent, appuyées par d'intenses bombardements russes. Il devrait tenter de faire revenir les délégations des ennemis syriens au Palais des Nations de Genève, au lendemain d'une journée qui a vu le processus de discussions indirectes sombrer dans une totale confusion. Ces pourparlers, arrachés sous la pression internationale, visent à enclencher un processus de règlement politique d'un conflit qui a fait plus de 260.000 morts et des millions de réfugiés depuis mars 2011.