Les médias d'État syriens ont annoncé mardi que les enquêteurs de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) étaient arrivés à Douma, dix jours après une attaque présumée aux "gaz toxiques" dans cet ex-fief rebelle, qui a déclenché des frappes de représailles occidentales.
"Les experts de la commission des armes chimiques entrent à Douma", a rapporté l'agence officielle Sana, alors que les puissances occidentales, États-Unis et France en tête, accusaient ces derniers jours le régime syrien et son allié russe d'entraver l'enquête de l'OIAC.
L'attaque du 7 avril provoque des remous au niveau international. Le drame de Douma, où plus de 40 personnes ont été tuées selon des secouristes dans une attaque chimique présumée le 7 avril, continue de provoquer des crispations sur la scène internationale, après des frappes de représailles menées en Syrie par Washington, Paris et Londres samedi. Le régime de Bachar al-Assad et son allié russe avaient immédiatement réfuté toute implication dans cette attaque chimique présumée, réclamant une enquête de l'OIAC.
Des éléments essentiels à l'enquête disparus ? La ville de Douma, ex-fief rebelle dans la Ghouta orientale, aux portes de Damas, est depuis samedi sous contrôle total du régime syrien et de la police militaire russe. Mais les experts de l'OIAC, arrivés le même jour à Damas, n'avaient jusqu'à présent pas pu pénétrer dans la ville, suscitant les doutes des Occidentaux sur l'attitude de la Syrie et de la Russie. Lundi, les États-Unis ont ainsi estimé que les Russes pourraient avoir "visité" et "altéré" le lieu de l'attaque présumée. La France a jugé mardi "très probable que des preuves et des éléments essentiels disparaissent".
"Problèmes de sécurité". Pour justifier le délai, la Russie et la Syrie ont invoqué des "problèmes de sécurité", des routes devant notamment être déminées, selon les deux pays. Moscou avait assuré lundi soir que les inspecteurs, qui ont pour mandat d'enquêter sur l'éventuelle utilisation d'armes chimiques mais pas d'en identifier les auteurs, pourraient s'y rendre mercredi.