Le Conseil de sécurité des Nations unies se réunit en urgence vendredi, à la demande de la Russie, pour entendre un compte-rendu de l'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie sur la grave situation régnant à Alep-est.
Risque de destruction totale. L'émissaire de l'ONU, Staffan de Mistura, doit participer à la réunion par vidéoconférence depuis Genève. Il a déclaré jeudi lors d'une conférence de presse que les quartiers de l'est d'Alep tenus par les rebelles pourraient être "totalement détruits" d'ici la fin de l'année si le régime syrien et la Russie poursuivaient leur offensive militaire.
15.000 combattants rebelles… Staffan de Mistura a lancé un appel aux combattants de l'organisation djihadiste Front Fateh al-Cham (anciennement Front Al-Nosra, branche d'Al-Qaïda) pour qu'ils quittent l'est d'Alep. "Si vous décidez de partir en dignité et avec vos armes (...) je suis personnellement prêt à vous accompagner", a affirmé le diplomate. Il a estimé qu'il y avait environ 8.000 combattants rebelles dans l'est d'Alep, dont 900 du Front Fateh al-Cham. D'après une ONG, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le nombre de combattants antirégime dans Alep est de 15.000, dont 400 du groupe djihadiste.
L'opération aéro-terrestre des forces loyales au régime du président Bachar al-Assad a continué sans répit jeudi dans la métropole du nord syrien, avec la prise de nouvelles positions rebelles au lendemain de l'annonce par Damas d'une réduction de son intense campagne de bombardements. Cette offensive alarme de nombreux pays et l'ONU, qui tente en vain depuis des mois de promouvoir une issue politique à ce conflit meurtrier.
… et 250.000 habitants assiégés. Plus de 250.000 personnes vivent dans les quartiers d'Alep sous contrôle des rebelles, complètement assiégés par les troupes du régime. Staffan de Mistura a déclaré que 376 personnes avaient été tuées et 1.266 autres blessées par les bombardements massifs menés depuis le 22 septembre par l'armée syrienne et son allié russe. Cette offensive avait été lancée quelque jours après l'échec d'un cessez-le-feu initié par Moscou et Washington et qui n'avait tenu qu'une semaine.