Le Conseil de sécurité se réunit mardi pour discuter une nouvelle fois de la province syrienne d'Idleb, où l'ONU craint "la pire catastrophe humanitaire" du siècle si le régime de Damas attaque l'ultime grand bastion insurgé.
A la demande de la Russie. La réunion est prévue à 16h (heure française) à l'ONU. Elle a été réclamée cette fois par la Russie, afin de rendre compte du sommet tripartite tenu vendredi à Téhéran, qui a échoué. "À la suite d'une requête de certains membres du Conseil de sécurité, la délégation russe demande à la présidence [américaine du Conseil] d'organiser une réunion mardi à 11h pour transmettre les résultats du troisième sommet trilatéral" (Iran, Russie, Turquie), indique la demande écrite de Moscou.
Des bombardements intensifs et des civils tués. La province d'Idleb, située dans le nord-ouest syrien, et les territoires rebelles adjacents ont été ces derniers jours la cible des bombardements à l'artillerie du régime de Bachar al-Assad et des frappes aériennes de Moscou. Plus de 30.000 personnes ont été déplacées en dix jours par les bombardements des armées syrienne et russe, a annoncé lundi l'ONU. Ces frappes sporadiques ont fait des morts parmi les civils, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). "Nous sommes profondément préoccupés par la récente escalade de la violence qui a entraîné le déplacement de plus de 30.000 personnes", a indiqué un porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), David Swanson.
Pour la Russie, Damas est dans son bon droit. En fin de semaine dernière, le Conseil de sécurité avait multiplié les réunions sur le sujet, à l'initiative des États-Unis ou de l'Union européenne, qui espéraient repousser la perspective d'une vaste offensive militaire du régime syrien pour reprendre le contrôle de cette province. Ces discussions n'avaient abouti à aucun résultat concret. Et vendredi, les participants au sommet tripartite de Téhéran avaient échoué à s'entendre sur une solution pacifique commune. Le président russe Vladimir Poutine, soulignant que Damas avait "le droit" de reprendre le contrôle de la totalité du territoire syrien, avait rejeté un cessez-le-feu pour la province réclamé par Ankara.