La Russie juge "inacceptable" en l'état le projet de résolution présenté par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni condamnant l'attaque chimique présumée en Syrie, a indiqué mercredi la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.
Un projet "anti-syrien". L'attaque, qui a fait mardi au moins 72 morts, dont 20 enfants, et des dizaines de blessés à Khan Cheikhoun, dans le nord-ouest de la Syrie, a été imputée par les rebelles, la France et le Royaume-Uni au régime de Bachar al-Assad. "Le texte présenté est catégoriquement inacceptable. Son défaut est d'anticiper les résultats de l'enquête et de désigner des coupables", a déclaré Maria Zakharova lors d'une conférence de presse, dénonçant un projet "anti-syrien" et de nature à aggraver encore la situation.
Les "propositions concrètes" de Moscou. "Nous ne voyons pas de nécessité d'adopter une nouvelle résolution à ce stade. Les résolutions déjà adoptées sont pleinement suffisantes pour mener une enquête exhaustive de cet incident", a-t-elle poursuivi, appelant "toutes les parties à adopter une approche objective". Elle a néanmoins ajouté que Moscou avait des "propositions concrètes" à formuler si certains membres du Conseil de Sécurité jugeaient une nouvelle résolution nécessaire, notamment que l'équipe d'enquêteurs ne soit pas dominée par les Occidentaux.
La Russie dédouane le régime syrien. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir d'urgence mercredi à New York. Washington, Paris et Londres ont présenté un projet de résolution devant le Conseil de sécurité condamnant cette attaque et appelant à une enquête complète et rapide de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). Ce projet "vise à compliquer et à rendre pratiquement impossible le processus de négociations qui commence à peine à se mettre en place", a estimé Maria Zakharova.
Le ministère russe de la Défense a affirmé mercredi matin que l'aviation syrienne avait frappé "près de Khan Cheikhoun un grand entrepôt terroriste" qui abritait "un atelier de fabrication de bombes, avec des substances toxiques". Le ministère n'a pas précisé si l'aviation syrienne avait eu connaissance du contenu de cet entrepôt avant de le cibler.
L'indignation de la communauté internationale. L'attaque a soulevé une vague d'indignation internationale, plusieurs pays occidentaux mettant en cause le régime de Bachar al-Assad, qui dément avoir utilisé "toute substance chimique ou toxique". Le Kremlin a réaffirmé son soutien aux opérations militaires de Damas.