Le départ de Bachar al-Assad ouvre une nouvelle ère en Syrie. Cette nouvelle donne géopolitique bouleverse aussi les équilibres au Proche et Moyen-Orient. Les nouveaux rapports de force pourraient avoir des conséquences importantes pour les Chancelleries occidentales.

Les services de renseignement français ne s’attendaient pas à une percée aussi rapide des groupes rebelles, ni à un départ précipité de Bachar al-Assad. Tout au long du week-end, ils ont suivi de près la situation en raison de la présence de ressortissants français dans la zone.

Environ 1.500 Français ont rejoint la zone irako-syrienne depuis 2012

Depuis 2012, environ 1.500 Français ont rejoint la zone irako-syrienne. 500 d’entre eux sont présumés morts au combat. Un peu plus de 400 sont rentrés en France, tous aujourd’hui entre les mains de la justice. Mais selon le renseignement, environ 130 autres, dont une soixantaine d’hommes, sont retenus par les Kurdes dans des campements situés dans le Nord-Est de la Syrie. 

Peu de risque que ces Français soient libérés à court terme, car les Kurdes vont en avoir besoin pour négocier la création d’un Kurdistan uni. En revanche, et c’est la principale préoccupation des services de renseignement, une centaine de Français, certaines sources évoquent même plus de 200 Français, sont repliés dans une zone qui échappait au contrôle de Damas.

Ce territoire de 3000 km2 situé dans la région d’Idlib est administré par le groupe islamiste rebelle, le Hayat Tahrir al-Sham, le HTS. Un des principaux vainqueurs de la bataille militaire de ces derniers jours. Le risque étant qu’à moyen terme, un nouveau califat soit proclamé en Syrie. Attirant, comme au temps de Daech, des jeunes Français, candidats à une vie dictée par la loi islamique.