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Syrie : «L'État de barbarie est tombé», «bonne nouvelle»... Les réactions politiques à la chute de Bachar al-Assad

Ugo Pascolo, avec AFP . 7 min
Bachar al-Assad
Bachar al-Assad AFP / © SANA / AFP

Après, l'annonce de la chute du régime de Bachar al-Assad, Emmanuel Macron a salué la fin de "l'État de barbarie". Le chancelier allemand Olaf Scholz a pour sa part qualifié de "bonne nouvelle" la fin de règne sans partage de la famille Assad. 

Le pouvoir de Bachar al-Assad s'est effondré dimanche en Syrie face à l'offensive fulgurante de groupes rebelles menés par des islamistes radicaux, qui a mis fin à cinq décennies de règne sans partage de la famille Assad. Dans le centre de Damas, la capitale dont les rebelles ont annoncé la "libération", plusieurs dizaines de personnes ont renversé et piétiné une statue du père de Bachar al-Assad, Hafez, qui a dirigé la Syrie depuis 1971 jusqu'à sa mort en 2000, selon des images de l'AFP.

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Le Hamas palestinien "félicite" les Syriens

Le mouvement islamiste palestinien Hamas a "félicité" lundi les Syriens après la chute la veille du président Bachar al-Assad et appelé à l'unité. "Le Hamas félicite le peuple syrien frère pour son succès dans la réalisation de ses aspirations à la liberté et à la justice, et appelle toutes les composantes du peuple syrien à unir leurs rangs", indique-t-il dans un communiqué.

La chute de "l'État de barbarie"

Et les réactions politiques à cette annonce ne se sont pas fait attendre, alors que le sort de Bachar al-Assad est encore incertain. Emmanuel Macron a pour sa part salué sur X la chute de "l'État de barbarie". "L’État de barbarie est tombé. Enfin. Je rends hommage au peuple syrien, à son courage, à sa patience. Dans ce moment d’incertitude, je forme pour lui des vœux de paix, de liberté et d’unité. La France restera engagée pour la sécurité de tous au Moyen-Orient", a écrit le président de la République. 

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Bardella craint un "déferlement migratoire" 

Les chefs des partis d'extrême droite français, en premier lieu celui du Rassemblement national Jordan Bardella, se sont inquiété dimanche du "risque d'un déferlement migratoire" après la chute du dictateur syrien Bachar al-Assad, chassé du pouvoir par des rebelles islamistes. "On voit aujourd'hui des milices héritières à la fois de l'Etat islamique et d'Al-Qaïda prendre le pouvoir en Syrie", a déclaré M. Bardella sur France 3.

"Dans quelques mois, il est possible que nous payions les conséquences de cette prise de pouvoir des fondamentalistes islamistes par des flux migratoires importants", a-t-il ajouté, appelant l'Union européenne et ses 27 pays membres à "anticiper le risque d'un déferlement migratoire, où pourraient se glisser des terroristes islamistes".

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Des arguments repris presque mot pour mot par son allié Eric Ciotti (UDR), qui a prédit sur le réseau social X "un chaos aux conséquences incalculables, notamment migratoires pour l'Europe", affirmant au passage que "derrière de prétendus rebelles se trouvent les pires des islamistes". Même tonalité chez Eric Zemmour (Reconquête!), qui estime que "cette nouvelle instabilité risque de laisser un nouveau califat islamique s'installer dans la région", menaçant les populations chrétiennes locales devenues selon lui "otages d'un régime qui tue au nom d'Allah".

Londres salue la fin d'un régime "barbare"

Londres a salué dimanche la chute d'un "régime barbare" en Syrie, et appelé au "rétablissement de la paix et de la stabilité". "Le peuple syrien souffre depuis trop longtemps du régime barbare d'Assad et nous saluons son départ. Notre priorité est désormais de garantir qu'une solution politique prévale et que la paix et la stabilité soient rétablies" a déclaré le Premier ministre Keir Starmer dans un communiqué.

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"Bonne nouvelle"

Outre-Rhin, le chancelier allemand Olaf Scholz a pour sa part qualifié de "bonne nouvelle" la chute du régime de Bachar al-Assad, tout en appelant à la protection de tous les groupes religieux et minorités du pays et à une solution "politique". "Bachar al-Assad a opprimé son propre peuple de manière brutale, il a d'innombrables vies sur la conscience et a poussé de nombreuses personnes à fuir la Syrie, dont beaucoup sont arrivées en Allemagne", a réagi le chef du gouvernement allemand dans un communiqué.

Poutine "trahit toujours ceux qui comptent sur lui"

L'Ukraine a salué la chute de Bachar al-Assad en Syrie, affirmant qu'elle démontrait la "faiblesse du régime de (Vladimir) Poutine". "Assad est tombé. Il en a toujours été ainsi et il en sera toujours ainsi pour les dictateurs qui misent sur Poutine. Il trahit toujours ceux qui comptent sur lui", a affirmé sur X le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Sybiga. Selon Kiev, la chute de Bachar al-Assad "affaiblira de manière significative l'expansionnisme de la Russie" au Moyen-Orient, Moscou disposant jusqu'à présent de deux bases militaires en Syrie.

Israël salue la chute d'un "maillon central" de "l'axe du mal" dirigé par l'Iran

Israël a salué dimanche, avec la fin du régime syrien de Bachar al-Assad, la chute d'un "maillon central" de "l'axe du mal" dirigé par l'Iran, le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, y voyant "une conséquence directe" des coups portés par son pays à Téhéran et au Hezbollah libanais.

"C'est un jour historique dans l'histoire du Moyen-Orient", a déclaré M. Netanyahu depuis le Golan syrien occupé et annexé par Israël.

C'est "une conséquence directe des coups que nous avons portés à l'Iran et au Hezbollah, les principaux soutiens du régime d'Assad" et qui ont "déclenché une réaction en chaîne à travers le Moyen-Orient parmi ceux qui souhaitent se libérer de ce régime d'oppression et de tyrannie", a déclaré M. Netanyahu.

Les auteurs des crimes du régime Assad doivent être traduits en justice, selon Amnesty

Amnesty International a souligné dimanche que les auteurs de violations des droits de l'homme sous le régime déchu de Bachar al-Assad devaient être traduits en justice et jugés dans des "procès équitables", saluant une "opportunité historique" de clore des décennies de répression.

"Les auteurs présumés de crimes relevant du droit international et d'autres violations graves des droits de l'homme doivent faire l'objet d'enquêtes, et le cas échéant poursuivis pour leurs crimes dans des procès équitables", a déclaré la secrétaire générale d'Amnesty International Agnès Callamard dans un communiqué

Dublin insiste sur la protection des civils et des élections "libres"

Le Premier ministre irlandais Simon Harris a insisté dimanche sur "la protection des vies civiles" et la tenue d'élections "libres" après la chute du régime syrien.

"Dans les jours, les semaines et les mois à venir, la protection des vies civiles et des infrastructures ainsi que le respect du droit international doivent être primordiaux", a déclaré le Premier ministre dans un communiqué. (...) L'avenir de la Syrie doit être déterminé par les Syriens à travers une transition pacifique et des élections libres et équitables", a ajouté le Premier ministre.

Une chute "positive" et "attendue depuis longtemps" selon l'UE

La cheffe de la diplomatie de l'UE a salué comme "positive" dimanche la chute de Bachar al-Assad en Syrie et estimé qu'elle montrait la faiblesse de ses soutiens russes et iraniens. "La fin de la dictature d'Assad est un développement positif et attendu depuis longtemps. Cela montre également la faiblesse des soutiens d'Assad, la Russie et l'Iran", a déclaré Kaja Kallas dans un message publié sur X.

Un "jour historique au Moyen-Orient" pour Netanyahu

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a estimé dimanche que la chute du président syrien Bachar al-Assad était "un jour historique" et la chute d'un "maillon central" de "l'axe du mal" dirigé par l'Iran. "C'est un jour historique dans l'histoire du Moyen-Orient" et "une conséquence directe des coups que nous avons portés à l'Iran et au Hezbollah (libanais), les principaux soutiens du régime d'Assad", a déclaré M. Netanyahu depuis le Golan syrien occupé et annexé par Israël.

Par ailleurs, l'armée israélienne a reçu l'ordre de "prendre le contrôle" de cette zone tampon du Golan. "Cette région a été sous le contrôle d'une zone tampon établie dans le cadre de l'accord de séparation des forces de 1974 pendant près de 50 ans. Cet accord" avec la Syrie "s'est effondré", a affirmé M. Netanyahu, ajoutant qu'Israël "ne permettra à aucune force hostile de s'établir à notre frontière".

L'Irak appelle à respecter la volonté du peuple syrien

L'Irak a appelé dimanche au "respect" de la volonté du peuple syrien et de l'intégrité territoriale de la Syrie voisine, après la chute du pouvoir du président syrien Bachar al-Assad. "L'Irak affirme la nécessité de respecter la volonté de tous les Syriens et souligne que la sécurité, l'intégrité territoriale et l'indépendance de la Syrie sont d'une importance capitale", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Bassim Alawadi, dans un communiqué.

Al-Assad a "démissionné" selon le Kremlin

Allié historique de bachar al-Assad, le Kremlin a affirmé que ce dernier avait "démissionné de son poste" et quitté la Syrie. "Suite aux négociations entre Bachar al-Assad avec un certain nombre de participants au conflit armé sur le territoire de la Syrie, il a décidé de démissionner de son poste présidentiel et a quitté le pays en donnant l'instruction de procéder au transfert du pouvoir de manière pacifique", a déclaré aux journalistes le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

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