Des djihadistes du groupe État islamique (EI), acculés dans une ultime poche dans le sud de Damas par les forces du régime syrien, ont commencé à être évacués dimanche vers le désert, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Des combattants évacués. Les médias d'Etat syriens ont eux démenti toute évacuation d'un autre quartier, celui de Hajar al-Aswad, mais ils n'ont pas spécifiquement mentionné la situation à Yarmouk et Tadamoun.
"Six bus sont entrés dans la nuit de samedi à dimanche dans la zone sous le contrôle de l'EI pour transporter des combattants du groupe et leur famille avant de se diriger à l'aube vers la badia syrienne (désert)", où le groupe tient encore quelques territoires, a indiqué à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Les bus sont à l'heure actuelle au niveau de la ville de Palmyre (centre)", a-t-il précisé. Ils se dirigent vers l'est de la Syrie.
24 heures après un cassez-le-feu. "Ce matin, d'autres bus sont également entrés dans le camp de Yarmouk, 26 bus sont désormais stationnés à l'intérieur", a poursuivi Rami Abdel Rahmane, indiquant que "la majorité des personnes à bord des bus sont, pour l'instant, des civils". Cette opération intervient moins de 24 heures après un cessez-le-feu entré en vigueur samedi à midi dans la région contrôlée par l'EI. Le régime de Bachar al-Assad avait lancé le 19 avril une offensive d'envergure contre la dernière poche de l'EI dans le sud de Damas, pour reprendre les quartiers de Tadamoun, Hajar al-Aswad, Qadam ainsi que le camp palestinien de Yarmouk.
62 civils tués, 484 morts parmi les combattants. Les affrontements ont fait 62 morts parmi les civils et 484 morts parmi les combattants, dont 251 victimes au sein des forces loyalistes, selon l'OSDH. S'il réussissait à reprendre les derniers territoires tenus par l'EI à Damas, le régime contrôlerait l'ensemble de la capitale et ses environs, pour la première fois depuis 2012. Mais une évacuation négociée des jihadistes pourrait donner lieu à de nombreuses critiques comme celle qui avait eu lieu en août 2017 depuis le Liban voisin. Le Hezbollah, allié du régime syrien, avait accepté que des combattants de l'EI soient évacués de l'est du Liban vers des zones du désert syrien, la coalition internationale antijihadistes menée par Washington accusant le mouvement de "déplacer des terroristes d'un endroit à un autre".