Syrie : que font des chars israéliens en territoire syrien, sur le plateau du Golan ?
Après la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, des chars israéliens ont traversé la frontière pour se positionner sur le plateau du Golan. Une manœuvre militaire stratégique pour Israël, qui veut se prévenir du risque islamique alors que les rebelles syriens se sont emparés du pouvoir.
Avec la chute du régime de Bachar al-Assad, et le pouvoir aux mains des rebelles syriens, Israël poursuit sa stratégie de défense-attaque préventive avec la Syrie. L'État hébreu a d'abord bombardé les sites militaires abandonnés pour détruire le matériel, puis pour la première fois depuis 1974, Israël a fait entrer des chars pour garder le contrôle du plateau du Golan et l'entrée dans la zone "tampon" créée par l'ONU entre les deux pays.
Une garantie stratégique de sécurité pour Israël
Sur les vidéos, des Merkavas, ces chars lourds israéliens, progressent dans des nuages de poussière puis s'immobilisent. Occuper ces différents territoires est pour Tsahal une garantie stratégique de sécurité, comme l'explique Rafael Jérusalmy, ancien colonel des renseignements israéliens.
"C'est un bandeau de quelques kilomètres de largeur tout au plus avec des corridors opérationnels, c'est-à-dire la possibilité de s'infiltrer plus en avant dans le territoire syrien pour prévenir toute attaque vers Israël", décrypte-t-il au micro d'Europe 1, soulignant la précaution prise par les Israéliens de ne pas entrer dans la capitale, Damas, pour ne pas s'impliquer dans les affaires internes de la Syrie.
Des puissances à l'affût
Ce ne serait également pas nécessaire, en tout cas ouvertement. Dans ce genre de situation, des solutions plus subtiles sont mises en œuvre, pointe l'ancien colonel des renseignements israéliens. "Il y a une sorte de mosaïque de clans, de tribus. Sur le plan ethnique, c'est extrêmement varié et divisé", note-t-il. "Il va y avoir quand même une certaine intervention du Mossad, de la CIA et les Russes sont assez en concertation avec les Israéliens", poursuit Rafael Jérusalmy auprès d'Europe 1.
Le Kremlin a laissé détruire la flotte syrienne à Lattaquié. À l'affût, Washington, Moscou, Téhéran, Ankara, Tel Aviv, voient une Syrie sans force, sans armée, qui devient une espèce de gâteau stratégique dont tous les acteurs présents dans la région espèrent obtenir la plus grosse part.