Quelque 10.000 civils ont trouvé refuge dans un camp au nord de la ville de Raqqa et des centaines d'autres affluent chaque jour alors que se précise l'offensive militaire contre ce bastion de l'État islamique en Syrie, a déclaré jeudi une représentante de Médecins sans Frontières (MSF). Les forces kurdes syriennes, armées et équipées par les États-Unis, resserrent l'étau sur la "capitale" de Daech, une localité du nord du pays prise par les djihadistes en janvier 2014. Elles se trouveraient à ce jour à moins de trois kilomètres de la ville.
800 personnes arrivent chaque jour au camp. Redoutant l'imminence de violents combats, la population préfère fuir, la nuit, vers le camp d'Aïn Issa malgré la menace des mines et de combattants hostiles. "Ce n'est pas un exode massif, mais environ 800 personnes arrivent à Aïn Issa chaque jour", a déclaré Natalie Roberts, une médecin urgentiste britannique travaillant pour MSF. Le camp d'Aïn Issa est contrôlé par les Forces démocratiques syriennes (FDS), en majorité des combattants kurdes appuyés par l'aviation et les forces spéciales de la coalition sous commandement américain.
Des conditions de vie précaires. D'abord conçu comme un centre de transit avec une capacité d'accueil de 6.000 personnes, il s'est transformé de facto en camp de réfugiés, qui pour la majorité n'ont pas d'autre point de chute. Les conditions de vie y sont très précaires, d'autant que la chaleur estivale sévit. MSF fournit une aide médicale de base. Les blessés graves, principalement victimes d'explosions de mines, sont transférés dans trois des hôpitaux de l'organisation, plus au nord, a précisé Natalie Roberts. La population de Raqqa était estimée à 200.000 personnes jusqu'à ces récents départs. On ignore combien d'habitants demeurent dans la ville.