A peine entrée en vigueur et déjà bafouée. Au lendemain du vote d'une résolution par le Conseil de sécurité de l'ONU réclamant que "toutes les parties cessent les hostilités sans délai pour au moins trente jours consécutifs pour une pause humanitaire durable" à la Ghouta orientale, les raids du régime syrien se sont poursuivis dimanche dans le fief syrien rebelle. Les affrontements ont tué 13 hommes des forces prorégime et six combattants du groupe rebelle Jaich al-Islam.
500 civils tués. "Les raids ont repris dimanche matin, avec deux frappes contre le secteur de Chifouniya, à la périphérie de Douma", la grande ville de la Ghouta orientale, a précisé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Cette région située à l'est de Damas est visée depuis une semaine par des bombardements du régime qui ont tué plus de 500 civils.
Le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, a par ailleurs rapporté des tirs de roquettes et d'artillerie sur aux moins trois localités de la Ghouta orientale, notamment la ville de Douma. Un correspondant de l'AFP présent à Douma pouvait entendre des raids aériens et des tirs d'artillerie. Abdel Rahmane a aussi indiqué que des "affrontements entre les forces du régime et le groupe rebelle Jaich al-Islam" avaient lieu "dans le sud de la Ghouta" orientale. Des combats de ce type se déroulent quotidiennement sur le front, a-t-il toutefois expliqué.
Plusieurs trêves temporaires ont déjà été adoptées en Syrie. La campagne de bombardements du régime sur la Ghouta orientale, d'une rare intensité même pour un pays ravagé depuis 2011 par une guerre qui a fait plus de 340.000 morts, a été lancée en prélude à une offensive terrestre pour reprendre cette région qui a échappé à son contrôle peu après le début du conflit. Mohamed Allouche, un responsable de Jaich al-Islam, un des deux principaux rebelles dans la Ghouta orientale, a fait état sur son compte Twitter de raids sur Chifouniya et de "tentatives d'assauts" du régime auxquelles les rebelles ont résisté. Plusieurs trêves temporaires ont déjà été adoptées en Syrie. Leur entrée en vigueur et leur respect par les belligérants peut parfois prendre du temps et elles finissent souvent par voler en éclats.