Sur le terrain, l'armée du régime de Bachar al-Assad attend des renforts, et notamment l'aide des Français, pour combattre et vaincre l'Etat islamique. Xavier Yvon, envoyé spécial d'Europe 1, s’est rendu sur une ligne de front, auprès des soldats syriens qui essaient de reprendre une petite bourgade syrienne occupée par Daesh.
Accroupi derrière un rempart de terre, le colonel jette un œil à son objectif du jour : une ligne d’immeubles gris, à 1 kilomètre. Une ligne tenue par Daesh et ses snippers. Alors qu’il se prépare avec ses hommes, on entend des balles siffler. "Baisse-toi! Baisse-toi !", ordonne alors le militaire.
En une semaine, le militaire et ses hommes ont grignoté trois petits kilomètres, dans cette steppe poussiéreuse, contre des djihadistes bien armés et bien entraînés. "Il y a quelques jours nous avons retrouvé ici les corps de deux Tchétchènes. Des blonds avec une très longue barbe", explique le colonel au micro d’Europe 1. "Mais quand des terroristes meurent, il y en a d’autres qui viennent de l’étranger pour les remplacer", ajoute-t-il.
" Les gens qui se sont fait exploser à Paris sont les mêmes que ceux que combat l’armée syrienne ici. "
Sur ces cadavres, les soldats de Bachar al-Assad ont retrouvé un règlement intérieur du califat. Un texte qui promet la mort en cas de désobéissance. "Ces fanatiques sont désormais notre ennemi commun",estime un capitaine. "Les gens qui se sont fait exploser à Paris sont les mêmes que ceux que combat l’armée syrienne ici".
Depuis une crête, un commandant fait tirer au canon de 122 millimètres, puis un missile Grad, qui retombe dans un panache blanc. Les mortiers de Daesh font des éclairs sur les collines en face. Au loin, un hélicoptère tire au sol. Il est peut-être russe. "Mais les avions que l’on entend dans le ciel ne sont certainement pas français", regrette le capitaine Ali.
"Les avions français, ils vont à Raqqa, mais leurs frappes là-bas, ça ne donnera rien s’il n’y a pas de coordination avec nous, l’armée syrienne au sol", estime le militaire. Paris accuse le régime d’avoir longtemps épargné Daesh pour combattre d’autres groupes. "C’est mieux d’arriver en retard que de ne jamais arriver", conclut un officier, avant de courir, tête baissée, reprendre sa position.