Une semaine après sa chute, dans les coulisses de la fuite de Bachar al-Assad
Guillaume Dominguez
Renversé il y a tout juste une semaine, Bachar al-Assad avait prévu de s'échapper in extremis. Pour mettre à bien ses plans de fuite, le président syrien, dont le régime baasiste est en place depuis plus de 54 ans, n'avait même pas prévenu son entourage fidèle.
Une chute brutale provoquée par l'assaut des rebelles et des islamistes, coalition qui a mis fin à un demi-siècle de règne d'Assad. L'offensive express a fait fuir précipitamment le président syrien. La fuite s'est déroulée dans le plus grand secret, prenant tout le monde de court, y compris les plus proches alliés du dictateur.
Une fuite préparée dans l'ombre
Le président déchu a tout fait pour couvrir son départ, laissant même ses plus proches fidèles dans l'ignorance. Quelques heures avant de s'envoler pour Moscou, Bachar al-Assad organise une réunion rassemblant une trentaine de chefs de l'armée à Damas. Il leur assure qu'un soutien militaire russe est en route et qu'il faut que les forces terrestres tiennent bon le reste de la journée.
Bachar al-Assad joue alors pleinement son rôle de dirigeant, calmant les inquiétudes de ses ministres tétanisés par l'arrivée imminente des forces rebelles. Le président syrien leur assure qu'il trouvera une solution le lendemain. En fin de journée, il demande même à sa conseillère en communication de lui écrire un discours qu'il compte lire à la nation.
Le lendemain, il quitte le bureau présidentiel, annonçant à ses collaborateurs qu'il rentre chez lui. En réalité, il prend immédiatement la route pour l'aéroport et quitte Damas pour la base russe de remise à l'ouest du pays. Bachar al-Assad tente alors de rejoindre les Émirats arabes unis, mais le pouvoir en place refuse sa venue. Il met alors le cap sur la Russie, plus exactement Moscou, où l'attendent déjà sa femme et ses trois enfants.