L'armée chinoise a tiré jeudi des projectiles vers le détroit de Taïwan, ont constaté des journalistes de l'AFP, peu de temps après le début d'importants exercices militaires tout autour de l'île revendiquée par Pékin. A Pingtan, une île chinoise située près des manœuvres en cours, les reporters ont vu plusieurs de ces projectiles, tirés à environ 13h13 heure locale, s'envoler dans le ciel vers la mer, suivis de panaches de fumée blanche.
Selon le ministère taïwanais de la Défense nationale, il s'agirait de "mutliples" missiles balistiques. L'armée taïwanaise n'a pas confirmé l'endroit précis où ces derniers ont atterri ni s'ils ont survolé l'île. L'Armée populaire de libération de la république de Chine a également confirmé ses tirs de missiles. Pékin a même utilisé pour la première fois en situation de combat le missile hypersonique DF 17 à moyenne portée, long de 14 mètres et capable de frapper le cœur de Taïwan.
Les manœuvres militaires les plus importantes de l'histoire autour de Taïwan
Sur mer et dans les airs, la Chine a déployé une grosse armada constituée de bombardiers et de chasseurs furtifs. Le tout rythmé par une mise en scène digne d'un film hollywoodien.
Des touristes qui se trouvaient en bord de mer, sur cette île touristique, ont assisté aux tirs. L'armée chinoise a démarré jeudi les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de Taïwan, une réponse musclée à la visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi sur l'île.
Au début des opérations, Pékin avait même simulé un blocus complet de l'île au niveau d'une route commerciale maritime très fréquentée.
Des manœuvres militaires jusqu'à dimanche
Si son déplacement sur ce territoire revendiqué par la Chine a duré moins de 24 heures, Nancy Pelosi, la plus haute responsable américaine élue, à se rendre à Taipei en 25 ans, a déclenché la fureur de Pékin. Elle a martelé que les Etats-Unis n'abandonneraient pas l'île, dirigée par un régime démocratique, et qui vit sous la menace constante d'une invasion par l'armée chinoise.
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En réaction, Pékin mène depuis jeudi midi, heure locale, et jusqu'à dimanche midi ces vastes manœuvres militaires. L'armée de Taïwan a indiqué, de son côté, qu'elle se préparait à la guerre, sans chercher la guerre. L'Europe a fait part de son inquiétude et a condamné les manœuvres chinoises, qualifiées d'agressives.
Les ministres des Affaires étrangères de l'ASEAN, réunis en urgence actuellement, affirment qu'une telle situation peut conduire à des conflits ouverts.