Déminer le terrain. La Commissaire européenne au commerce Cecilia Malmström a eu mardi des entretiens à Washington avec le ministre américain du Commerce Wilbur Ross au sujet des taxes que les Etats-Unis entendent imposer sur les importations d'acier et d'aluminium. Au menu, la surproduction chinoise pour ces deux produits. La commissaire européenne doit également rencontrer mercredi le représentant américain au Commerce (USTR) Robert Lighthizer. Le président américain Donald Trump avait annoncé le 8 mars qu'il allait imposer des taxes à l'importation de 25% sur l'acier et de 10% sur l'aluminium pour protéger l'industrie américaine et garantir la sécurité nationale du pays. Il en a toutefois exempté dans un premier temps le Canada et le Mexique, partenaires des Etats-Unis au sein de l'accord nord-américain de libre-échange (Aléna).
Risque d'une guerre commerciale. Le ministère du Commerce américain a également ouvert lundi un processus d'exemption qui peut permettre à des entreprises basées aux Etats-Unis de demander à ne pas être soumises à ces taxes. Bruno le Maire a déclaré mardi que la France exigeait une exemption des taxes américaines "sans conditions". "Nous avons en Europe une industrie sidérurgique et nous ne voulons pas qu'elle soit fragilisée par une décision inappropriée et unilatérale", a déclaré en conférence de presse le ministre français, sous-entendant que la France et l'Europe ne devaient pas payer les pots cassés d'un conflit entre Washington et Pékin. L'Union européenne a déjà préparé une liste de produits américains qui pourraient à leur tour être visés par des taxes si celles envisagées par les Etats-Unis entraient en application, faisant courir le risque d'une guerre commerciale.