La tension monte entre l’Italie et la France. Devant la polémique soulevée par le sort de l'Aquarius, ce navire rempli de migrants que Rome a refusé de secourir, des doutes pèsent sur la rencontre prévue vendredi à l’Elysée entre le nouveau chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, et Emmanuel Macron.
Des propos exagérés. Matteo Salvini réclame des excuses officielles du chef de l'Etat français qui a ouvertement critiqué l'attitude de l’Italie. Et dans les rues de la capitale italienne, la colère gronde également contre le président français. En dénonçant "le cynisme" et "l'irresponsabilité" du gouvernement italien, Emmanuel Macron s'est attiré les foudres d'une grande partie de l'opinion publique. Pour Cinzia, le chef de l'Etat a tout simplement exagéré : "Je trouve cette attaque de la France injuste, en plus, dans le passé, elle a fait bien pire. C'est évident, l'Italie a été laissée seule pour gérer cet énorme afflux de personnes", veut-elle rappeler auprès d'Europe 1.
Le jeu de l'extrémisme. Pietro, à l'inverse, estime que le président français a eu raison de brocarder le nouvel exécutif italien : "Mais pourquoi devrait-il s'excuser ? Il a dit ce qu'il pensait. C'est plutôt de la faute de Salvini, qui est un extrémiste, et joue sur la colère et la peur des Italiens. Il est là le problème", assure ce Romain.
Au-delà de cette polémique, la péninsule attend de l'Europe une plus grande solidarité vis-à-vis de la crise migratoire. Ces cinq dernières années, plus de 700.000 migrants ont débarqué sur les côtes italiennes. Quant à l'Aquarius, il continue sa route vers l'Espagne qui a proposé de l'accueillir ; il est attendu dans le port de Valence dans les prochains jours.