Le vice-Premier ministre italien Luigi Di Maio a défendu vendredi sa visite à des "gilets jaunes" français, à l'origine d'une crise entre les deux pays, tout en assurant Paris de sa "volonté de collaborer".
Des recettes "qui ont précarisé la vie des citoyens". Dans une tribune adressée au quotidien Le Monde, le chef du Mouvement 5 étoiles (antisystème) explique "avoir toujours regardé la France et son système d'État-providence comme 'l'étoile polaire' des droits sociaux européens". Mais il évoque aussi des "recettes ultralibérales" qui "ont été menées par des partis de droite comme de gauche, ont précarisé la vie des citoyens et en ont fortement réduit le pouvoir d'achat".
Di Maio ne croit pas en "l'avenir de la politique européenne". Il dit avoir été "très marqué" par le fait que certaines revendications des "gilets jaunes", qui mènent une fronde sociale depuis mi-novembre en France, "désormais dépassent la droite et la gauche et mettent au centre le citoyen et ses besoins dans une attitude post-idéologique". "C'est pour cette raison que j'ai voulu rencontrer des représentants des 'gilets jaunes' (…), parce que je ne crois pas que l'avenir de la politique européenne soit dans les partis de droite ou de gauche, ou dans ces partis qui se disent 'nouveaux' mais sont en réalité le fruit d'une tradition, voire d'une histoire familiale".
En annonçant mardi avoir "fait un saut en France" pour y rencontrer des "gilets jaunes", Luigi Di Maio s'était félicité que le "vent du changement eut franchi les Alpes". Face à cette "provocation de trop" et une série de déclarations "outrancières" à son goût, la France a rappelé jeudi son ambassadeur en Italie pour consultations, un événement sans précédent depuis 1945 entre la France et un voisin européen.
Vers une rencontre avec Macron ? Le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini et Luigi Di Maio, figures de proue du gouvernement populiste italien, se sont aussitôt dit prêts à rencontrer le président Emmanuel Macron et le gouvernement français. "Nous regardons votre peuple comme un point de référence et pas comme un ennemi, et les divergences politiques et de vision entre le gouvernement français et italien ne doivent pas affecter le rapport historique d'amitié qui unit nos deux peuples et nos deux États", plaide Luigi Di Maio dans les colonnes du Monde.