Le ton monte entre la Turquie et la France et les invectives se multiplient entre Recep Tayyip Erdogan et Emmanuel Macron, après les appels au boycott de produits français formulés dans plusieurs pays du monde arabo-musulman. Au micro Europe 1 de Matthieu Belliard, la secrétaire d'État Sarah El Haïry a dénoncé "les actes outranciers d'Erdogan", refusant de considérer la Turquie comme "un allié franc" au sein de l'Otan face à l'islamisme radical. "Ce ne sont pas des propos d'alliés que nous avons entendus."
"La Turquie est allée beaucoup trop loin"
"Il y a eu des actes violents, inacceptables et intolérables", estime la secrétaire d'État à la Jeunesse et à l'Engagement. "Ce matin, je me dis pauvre Turquie, pauvre Turquie qui, par la voix de son leader, souille une partie de son Histoire."
Dimanche, l'ambassadeur de France en Turquie a été rappelé par Emmanuel Macron. "C'est un signe fort qui appelle des actions", salue Sarah El Haïry. "En langage diplomatique, ça illustre une colère, un refus et le fait que la Turquie est allée beaucoup trop loin. Elle aiguise la violence et aiguise des discours haineux contre notre pays. Ils (les dirigeants turcs) poussent à l'amalgame et sont clairement en offensive contre nous."
La France "mènera" la guerre économique
La France et la Turquie semblent donc engagés dans un bras de fer, avec des appels au boycott soutenus par la présidence turque. "Ils veulent nous faire une guerre économique et appellent à nous affaiblir par l'extérieur et par l'intérieur", développe la secrétaire d'État. "Nous répondons par l'unité, en faisant bloc et en disant que la France est au dessus de tout ça. Nous ne céderons pas. Nous n'avons pas peur et nous mènerons à l'inverse cette guerre également parce que nous portons un idéal républicain."