Le Royaume-Uni quittera le marché unique européen en même temps que l'Union européenne, a déclaré mardi Theresa May, mettant fin aux spéculations selon lesquelles Londres chercherait à obtenir un Brexit en douceur. La Première ministre britannique a défendu une rupture "claire et nette" mardi avec l'Union européenne (UE) en déclarant que le Brexit signifiait aussi la sortie du marché unique.
Les informations à retenir :
- L'accord de sortie conclu entre l'UE et le Royaume-Uni sera soumis au vote du Parlement britannique
- Le Brexit s'accompagnera d'une sortie du marché commun
- Le Royaume-Uni négociera un nouvel accord douanier avec les 27 restants
Un divorce progressif. L’accord de sortie sera soumis à un vote des deux chambres du Parlement a déclaré Theresa May, avant de se prononcé pour un Brexit par "étape", et ce afin d’éviter un changement trop brusque et donc déstabilisant pour les deux parties. Le processus devrait être lancé fin mars, avec l'activation de l'article 50 du traité européen de Lisbonne, ouvrant la voie à près de deux ans de négociations.
12 objectifs. La responsable britannique a énuméré douze principaux objectifs de négociation avec Bruxelles, dont le but est la mise en place d'"un nouveau partenariat positif et constructif entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne." Parmi les principaux points énumérés par la responsable figurent : un plus grand contrôle de l'immigration vers la Grande-Bretagne, la garantie des droits des ressortissants de l'UE vivant en Grande-Bretagne et des droits des ressortissants britanniques vivant dans l'UE, un nouvel accord de libre-échange avec l'UE, ou encore l'abrogation de la compétence de la Cour européenne de justice sur le Royaume-Uni.
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Sortie du marché commun. Theresa May a notamment indiqué que le Brexit signifierait pour les Britanniques la sortie du marché unique, permettant au Royaume-Uni de "négocier ses propres accords commerciaux". La chef du gouvernement a également précisé qu’un nouvel accord douanier entre le Royaume-Uni et les 27 serait négocié, même si Londres souhaite continuer de s'investir avec les partenaires européens dans le domaine des Affaires étrangères, notamment concernant les questions de Défense. "Nous continuerons d'être des partenaires fiables, des alliés volontaires et de proches amis. Nous voulons acheter vos biens, vous vendre les nôtres, commercer avec vous de manière la plus libre possible et travailler ensemble pour faire en sorte que nous soyons tous plus en sécurité, plus prospères, à travers cette amitié poursuivie", a assuré Theresa May.
"Un esprit ouvert". "Que ce soit un accord douanier complètement nouveau, que nous devenions membre associé de l'union douanière d'une certaine manière, ou que nous restions signataires de certains de ses aspects, je n'ai pas d'a priori", a précisé la Première ministre, qui a assuré avoir "un esprit ouvert" à ce sujet, ajoutant que l'objectif était "d'enlever autant de barrières que possible au commerce".
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Londres veut un meilleur contrôle de l'immigration. "Le Royaume-Uni est un pays ouvert et tolérant mais le message du peuple a été très clair : le Brexit doit permettre de contrôler le nombre d'Européens qui viennent au Royaume-Uni", a fait valoir Theresa May, estimant que le principe de libre-circulation des travailleurs européens, inhérent au marché unique, n'était pas compatible avec cet objectif.
La livre sterling rebondit. Alors que la presse internationale annonçait un Brexit dur, la prise de parole de Theresa May, en faveur d'un divorce gradué, s’est accompagnée d’une remontée de la livre sterling de plus de 2,5%, alors que celle-ci est en baisse de près de 20% depuis le référendum du 23 juin. La Première ministre britannique a toutefois mis en garde l'Europe contre la volonté de chercher un accord qui punirait le Royaume-Uni une fois qu'il serait sorti de l'Union européenne. Un accord qui serait "punitif" serait "un acte calamiteux qui lui nuirait à elle-même", a-t-elle avertit.
L'Allemagne salue une démarche "de clarté". Frank-Walter Steinmeier, le ministre allemand des Affaires étrangères, a jugé mardi que le Royaume-Uni avait "enfin apporté un peu de clarté" après le discours de Theresa May. Il a notamment appelé dans un communiqué "à des relations aussi bonnes, étroites [...] que possible" une fois le Brexit formalisé.
François Hollande veut entamer les négociations rapidement. Lors d'un entretien téléphonique dans l'après-midi, la Première ministre britannique a informé François Hollande de sa volonté d'établir une relation économique avec l'Union européenne dans le cadre d'un accord commercial et insisté sur l'importance de la coopération franco-britannique en matière de sécurité et de défense, a précisé l'entourage du président de la République. "Le président a pris acte de cette clarification et indiqué qu'il souhaitait que la négociation puisse commencer le plus rapidement possible après la notification de la sortie du Royaume-Uni de l'Union prévue d'ici la fin mars", a-t-on ajouté de même source.