C'est une innovation qui pourrait peut-être réconcilier les bouchers et les végans. Pour la première fois dans le monde, la commercialisation de viande de poulets élevés en laboratoire a été autorisée à Singapour. Une viande fabriquée sans la moindre exploitation animale. Ce n'est pas la première fois que l'on entend parler de ces viandes, il y a régulièrement des tests, des dégustations, des dizaines d’entreprises travaillent dessus. Mais il s'agit là d'une étape majeure puisque, jusqu’ici, rien n’avait été commercialisé.
Comment fabrique-t-on ce poulet 2.0 ?
Pour élaborer ce type de poulets, les laboratoires partent de cellules de muscle et les font se reproduire dans une éprouvette. Et à la fin, ils obtiennent de la vraie chair de poulet sans avoir blessé le moindre animal.
Même si ça ressemble à l’usine Tricatel dans le film L’aile ou la cuisse avec Louis de Funès, il n’y a ici aucune différence biologique avec du poulet. L’objectif est de proposer une alternative à l’élevage et à l’abattage des animaux, en ayant un moindre impact sur l’environnement.
Mais combien coûte ce morceau de poulet ?
Au début, les filets étaient intouchables à près de 1.000 euros pour 100 grammes. Depuis, les processus ont été améliorés, les prix ont chuté. Aujourd’hui, on est autour du double du prix de la viande ordinaire. Et à terme, cela reviendra beaucoup moins cher.
Est-ce vraiment comme de la viande ?
L'autre problème après le prix, c’est l’aspect. Il est encore difficile de reproduire les os, la peau ou les fibres du muscle. Cela ressemble pour l'instant plutôt à une sorte de bouillie de viande donc c'est surtout vendu sous la forme de viande hachée, des saucisses ou des nuggets.
Les autorités sanitaires de Singapour sont les premières à autoriser la vente de ce vrai/faux poulet cultivé en labo. Plusieurs restaurants l’ont déjà ajouté à leur menu, il reste maintenant à savoir si les clients vont suivre.