Donald Trump a assuré mardi qu'une partie de l'accord sur l'immigration conclu avec le Mexique restait confidentielle et a nargué les journalistes en brandissant une page du document... qu'ils se sont empressés de déchiffrer.
"La grande majorité de l'accord avec le Mexique n'a pas encore été révélée", a tweeté dans la matinée le président américain qui s'est dit "très content" de l'issue des tractations avec son voisin.
Menacé de se voir imposer des droits de douane, Mexico s'est engagé vendredi soir à prendre plusieurs mesures pour freiner les migrants originaires d'Amérique centrale qui traversent son territoire avant d'entrer clandestinement aux États-Unis. La plupart de ces mesures, dont des renforts à la frontière avec le Guatemala, avaient été convenues lors de négociations antérieures, a toutefois assuré le New York Times, minimisant la portée de l'accord.
"Je vais laisser Mexico le divulguer au bon moment"
"Je ne sais pas où le Times est allé chercher son histoire", a rétorqué mardi le milliardaire républicain qui avait déjà évoqué la veille une clause secrète "très puissante" aux mains des États-Unis. Comme pour le prouver, il a sorti un papier blanc de sa veste lors d'un échange avec la presse. "Voici l'accord", a-t-il lancé, avant de se reprendre : "Non, je vais laisser Mexico le divulguer au bon moment".
President Trump pulls a piece of paper from his jacket he says is one page of a secret agreement with Mexico: "I am going to let Mexico do the announcement at the right time."
— CNN Politics (@CNNPolitics) 11 juin 2019
The Mexican foreign minister indicated there is no secret or outstanding deal https://t.co/59eIO0RnhHpic.twitter.com/Exl3EOdbNQ
Mais la feuille était lisible en filigrane - éclairée par un soleil éclatant - sur les gros plans des photographes. Il y est mentionné que les États-Unis feront le point sur les progrès enregistrés à la frontière sud "45 jours calendaires après la signature de l'accord". Mais cette disposition n'a rien de secret. Le Mexique a déjà fait savoir que l'accord prévoyait un bilan après 45 jours.
Si le flux de clandestins traversant le pays pour se rendre aux États-Unis n'est pas freiné d'ici là, l'accord pourra être revu, avec notamment une réforme de la législation mexicaine sur le droit d'asile, ont aussi reconnu les autorités mexicaines. Mais le ministre mexicain des Affaires étrangères est resté évasif sur ce qu'avait précisément accepté Mexico en cas de progrès insuffisants aux yeux des Américains après 45 jours. "Mexico ne va pas échouer. Mexico est ouvert aux négociations si nous échouons mais nous n'allons pas échouer", a indiqué à la presse Marcelo Ebrard.