"Les Français peuvent venir. Cela arrive partout ! On ne sait pas où le terrorisme va frapper demain. Personne n’est épargné." Ainsi parlait Mohamed Ali Chihi, ambassadeur de Tunisie en France, au micro d’Europe 1, samedi matin. Mais, n'en déplaise au représentant tunisien, l'attentat de Sousse, le plus sanglant de l'histoire du pays avec 39 morts – semble décourager les touristes, comme les chiffres l'attestent.
Le tourisme représente pas moins de 7% du PIB. Dès samedi, des milliers de touristes étrangers avaient quitté le pays plus tôt que prévu, portant un nouveau coup au tourisme, déjà à la peine après le précédent attentat du musée du Bardo à Tunis (21 touristes tués) en mars. Un vrai coup dur pour toute l'économie d’un pays pour qui le tourisme représente pas moins de 7% du PIB.
Entre 25 et 50% d'annulations. Lundi, les agences de voyage et les tour-opérateurs français ont reçu des demandes d'annulations en série pour les séjours réservés en Tunisie au mois de juillet. Le syndicat Snav (agences de voyage) fait état de 80% de demandes pour un changement de destination sur 8.000 à 10.000 dossiers de réservations de voyages avec hôtel, tandis que le Seto (tour-opérateurs) a recensé entre 25 et 50% d'annulations sur un total d'environ 50.000 dossiers.
Le Snav et le Seto français avaient recommandé dès vendredi soir aux professionnels du tourisme de permettre les reports sans frais pour les clients en partance pour la Tunisie qui ne souhaiteraient plus y aller, ou y aller plus tard, à condition qu'ils se manifestent avant le 10 juillet. Ces reports sont valables "pour les 12 prochains mois", vers la Tunisie ou toute autre destination. Un moyen de limiter la casse.
"Il faut que les Français puissent s’y rendre sans crainte". Invité dominical du Grand Rendez-vous Europe 1-iTELE-Le Monde, Manuel Valls avait pourtant tenté de se montrer rassurant. "Le terrorisme s’attaque au tourisme car c’est une donnée essentielle de l’économie (tunisienne, Ndlr). Il faut que les Français puissent s’y rendre sans crainte pour leur sécurité. Pour cela, il faut travailler avec les autorités tunisiennes, d’où notre coopération sécuritaire." Ce qui n'a pas empêché Paris d'organiser le retour, sans frais, des touristes souhaitant quitter au plus vite la Tunisie.