Basilique de Nice : Brahim Aouissaoui fait appel

Brahim Aouissaoui, auteur de l'attentat de la basilique de Nice en octobre 2020, a fait appel de sa condamnation. Il a été condamné mercredi à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté incompressible. Lors de son procès, il a reconnu avoir tué avec un couteau de cuisine les trois victime de l'attentat.
Condamné mercredi à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté incompressible, le Tunisien Brahim Aouissaoui, auteur de l'attentat de la basilique de Nice qui a fait trois victimes le 29 octobre 2020, a fait appel de sa condamnation, a-t-on appris lundi auprès de son avocat.
"Je viens de faire appel pour Brahim Aouissaoui", a indiqué Maître Martin Méchin contacté par l'AFP. Un nouveau procès devrait avoir lieu dans les mois à venir.
L'avocat qualifie la peine de "peine de mort euphémisée"
La perpétuité avec période de sûreté incompressible ou "perpétuité réelle" rend très infime la possibilité d'un aménagement de peine. En matière de terrorisme, cette peine avait été prononcée contre Salah Abdeslam pour les attentats du 13 novembre 2015, qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
Lors du procès, Maître Méchin avait qualifié cette peine exceptionnelle de "peine de mort qui ne dit pas son nom", de "peine de mort euphémisée" et encore de "peine de mort des hypocrites".
Durant son procès, Brahim Aouissaoui a reconnu avoir tué avec un couteau de cuisine la paroissienne Nadine Devillers, 60 ans, quasiment décapitée, le sacristain Vincent Loquès, 54 ans, égorgé, et la mère de famille Simone Barreto Silva, 44 ans, qui a reçu 25 coups de couteau avant de succomber.
La "très grande dangerosité" de l'accusé et "le risque élevé de récidive"
Le jeune Tunisien a également été reconnu coupable de sept tentatives d'assassinat contre deux amis du sacristain, présents dans l'église, et les cinq policiers municipaux parvenus à le neutraliser.
Dans les motivations de son jugement, la cour d'assises spéciale de Paris a mis en garde contre "la très grande dangerosité" de l'accusé et "le risque élevé de récidive en raison du maintien dans une posture idéologique rigide".
Tout en reconnaissant les faits, Brahim Aouissaoui a contesté leur caractère "terroriste" en reprenant, selon la cour d'assises, "les éléments de propagande des organisations terroristes se revendiquant de l'islam, à savoir la réponse légitime et juste des actes commis par des occidentaux dont seraient victimes les musulmans". "Il est légitime de tuer des innocents", avait proclamé l'accusé à l'audience.