Le ministère tunisien de l'Intérieur a annoncé vendredi la saisie de 19 lettres contenant des substances toxiques, dénonçant une tentative d'un "groupe terroriste" contre des hommes politiques, des journalistes et d'autres personnalités publiques.
Des lettres empoisonnées envoyées à 19 personnalités. "Les services de la sécurité nationale ont reçu des informations sur la planification d'un groupe terroriste à envoyer des lettres empoisonnées destinées à certaines personnalités politiques, syndicalistes et médiatiques", a précisé le porte-parole du ministère Sofiène Zaag.
En coordination avec le pôle antiterroriste, des unités des forces de sécurité ont pu saisir 19 lettres, rapidement envoyées aux services techniques spécialisés qui ont confirmé l'existence de substances toxiques à l'intérieur des enveloppes de ces lettres.
Une stratégie qui "prouve l'échec" des "groupes terroristes". Selon Sofiène Zaag, il s'agit d'"une nouvelle stratégie de ces groupes qui prouve leur échec, vu les mesures sécuritaires rigoureuses prises par les autorités pour faire face à tout acte terroriste criminel dans le pays".
Une enquête a été ouverte pour identifier les responsables et la direction générale de la sûreté nationale s'est engagée à prendre toutes les mesures sécuritaires et judiciaires nécessaires dans cette affaire, a ajouté dans un communiqué le ministère de l'Intérieur. Le ministère a appelé aussi les hommes politiques, les journalistes et les syndicalistes et les personnalités publiques à prévenir les services de sécurité en cas de réception de lettres suspectes.
Deux récents attentats sanglants. Depuis la révolution en 2011, la Tunisie fait face à l'essor d'une mouvance djihadiste extrémiste qui a ébranlé l'industrie touristique et qui s'en est également pris aux forces de sécurité, tuant des dizaines de policiers et de soldats tunisiens. Même si la situation sécuritaire s'est nettement améliorée, le pays reste sous état d'urgence depuis un attentat sanglant dans le centre de Tunis en 2015 ayant tué 12 agents de la sécurité présidentielle.
L'année 2015 avait aussi été marquée par deux autres attentats sanglants du groupe EI contre des touristes au musée du Bardo à Tunis et dans une zone touristique de Sousse qui avaient fait au total 60 morts (59 touristes et un policier).