La Turquie se prépare au second tour de sa présidentielle. Dimanche, les électeurs seront appelés à retourner aux urnes pour désigner leur nouveau président. Selon les derniers sondages, Recep Tayyip Erdoğan, actuel chef de l'Etat, est le favori. Il était arrivé en tête lors du premier tour de l'élection présidentielle, il y a deux semaines. Mais deux obstacles restent à franchir pour que Erdoğan entame un troisième mandat : son adversaire Kemal Kiliçdaroglu, candidat de l'opposition unie, et la crise économique.
L’inflation annuelle atteint les 44%. Alors, le président Erdogan fait tourner la planche à billets. Il baisse les taux directeurs pour favoriser le crédit et vide les réserves de devises étrangères de la banque centrale pour contenir l'effondrement de la livre turque. "Si on poursuit cette politique, on va réaliser que les réserves de la banque centrale sont vides, que les investisseurs étrangers ne prêtent plus. On importe du gaz, du pétrole, des matières premières, des denrées alimentaires, des médicaments et tout d'un coup, on ne pourra plus", s'alarme l'économiste d'opposition, Bilge Yılmaz.
Pas assez pour contenir l'inflation
Jusqu’ici seuls des prêts de la Russie, de l’Arabie Saoudite ou du Qatar ont permis à l’économie turque de survivre. Les monarchies du Golfe et Vladimir Poutine ont mis la main à la poche pour faire réélire Recep Tayyip Erdoğan.
Malgré cela 1 euro valait encore 10 livres turques il y a deux ans. Il s’échange aujourd’hui contre 21 livres.