Les dirigeants européens vont débattre vendredi pour la première fois, à 27, du budget de l'UE après 2020 et le départ du Royaume-Uni. Ils vont également se pencher sur le mode de désignation du successeur de Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission, un enjeu qui divise.
Trouver un nouvel équilibre budgétaire sans le Royaume-Uni
Un budget sans l'un des principaux contributeurs. Les grands projets de l'UE pour se réinventer après le retrait britannique, dont le président français Emmanuel Macron s'est fait l'un des hérauts, vont être confrontés aux dures questions d'argent et de souveraineté. Après avoir fait face à des défis inédits ces dernières années, en matière de sécurité intérieure ou d'accueil de migrants, l'UE est prête à se doter des moyens financiers pour y répondre à l'occasion de son prochain "Cadre financier pluriannuel" (CFP). Se pose la question du financement de ces nouvelles mesures alors que le budget de l'UE va perdre l'un des ses principaux contributeurs, soit environ 10 milliards d'euros par an selon le Conseil européen.
Un "exercice inédit". Selon une autre source européenne, il s'agit d'un "exercice inédit" pour le Conseil puisque la Commission européenne ne mettra ses propositions sur la table que début mai, sous la forme d'une "discussion politique" qui doit fournir quelques pistes à l'exécutif européen.
Définir des priorités. Pour ce budget post-2020 - le CFP actuel court sur 7 ans, de 2014 à 2020 -, l'idée de la Commission est de décider des priorités, puis d'ajuster le budget en conséquence. Il faudra faire des choix, a d'ores et déjà prévenu Bruxelles. L'essentiel du budget de l'UE, environ 70%, est pour l'instant consacré aux piliers historiques de l'Union : la politique de cohésion, visant à permettre aux régions les plus pauvres de rattraper leur retard, et la politique agricole commune (PAC).
"Il y a les pays qui ne veulent pas payer plus et ceux qui ne veulent pas recevoir moins", a résumé le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker. Selon le haut responsable européen, la plupart des États membres sont d'accord pour soutenir l'idée d'une augmentation de leur participation, mais "ceux qui sont sceptiques ou contre sont très déterminés".
Nommer un remplaçant pour Jean-Claude Juncker
Le successeur de Juncker nommé par le Conseil. Le départ du Royaume-Uni soulève un débat au sein de l'UE sur son avenir, et les 27 ont d'ailleurs déjà prévu de se retrouver en mai 2019 à Sibiu (Roumanie), pour préparer leur futur "agenda stratégique" pour la période 2019-2024. Ce sommet, sous présidence roumaine, se tiendra juste avant l'élection d'un nouveau Parlement européen et la formation d'une nouvelle Commission, dont le président, successeur de l'emblématique Jean-Claude Juncker, sera nommé par le Conseil avec l'aval des eurodéputés.
Un candidat sélectionné par les partis politiques. Or le Parlement actuel vient de lancer un message très clair aux 27 États membres, exigeant que le candidat qu'ils choisiront en 2019 pour diriger l'exécutif européen soit l'une des "têtes de liste" (ou "Spitzenkandidat" selon le terme allemand qui s'est imposé dans les institutions) sélectionnées par les partis politiques européens.