Les dirigeants de l'UE se sont entendus à Bruxelles sur leur casting pour diriger l'UE, qui verra deux femmes aux postes clés : une ministre allemande, Ursula von der Leyen, à la Commission, et la Française Christine Lagarde à la BCE.
Deux femmes aux postes clés
"C'est fait !", a d'abord tweeté le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, avant que le président du Conseil européen Donald Tusk ne publie la liste des noms et leurs photos. Pour prendre la tête de la Commission, le nom de l'actuelle ministre allemande de la Défense, Ursula von der Leyen, une proche de la chancelière Angela Merkel, avait été proposé par le président français Emmanuel Macron. La candidature de l'Allemande, qui a occupé plusieurs postes ministériels, avait reçu dans l'après-midi le soutien des quatre pays du Groupe de Visegrad (Hongrie, Slovaquie, République tchèque, Pologne).
Médecin de formation, mère de sept enfants, Ursula von der Leyen avait un temps été pressentie pour succéder à Angela Merkel. À 60 ans, cette native de Bruxelles, polyglotte - elle parle couramment français et anglais - est cependant impopulaire en Allemagne, en raison d'un bilan controversé au ministère de la Défense. Mais sa candidature, qui devra être validée au Parlement européen, rencontre l'hostilité du groupe socialiste.
Cette solution a toutefois permis d'ouvrir la voie à une Française, Christine Lagarde, pour prendre la tête de la Banque centrale européenne (BCE). La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) se dit "très honorée d'avoir été nominée". "Au vu de ce qui précède, et en consultation avec le Comité d'éthique du Conseil d'administration, j'ai décidé de quitter provisoirement mes fonctions de DG (directrice générale) du FMI durant la période de nomination", a-t-elle ajouté dans un tweet.
Je suis très honorée d’avoir été nominée pour la Présidence de la BCE. Au vu de ce qui précède, et en consultation avec le Comité d’éthique du Conseil d’administration, j’ai décidé de quitter provisoirement mes fonctions de DG du FMI durant la période de nomination.
— Christine Lagarde (@Lagarde) 2 juillet 2019
Le ticket von der Leyen/Lagarde permet à la France et à l'Allemagne d'obtenir chacune un poste européen d'envergure, et à la droite européenne de conserver la tête de la Commission. En outre, il respecte la parité souhaitée par des leaders européens pour les postes de pouvoir.
Charles Michels succède à Donald Tusk
L'actuel Premier ministre libéral belge Charles Michel hérite lui de la présidence du Conseil européen, tandis que le poste de Haut représentant pour les Affaires étrangères est confié au ministre socialiste espagnol Josep Borrell.
Enfin, le nom du socialiste bulgare Sergueï Stanichev circule pour la présidence du Parlement européen, dont le vote est prévu mercredi.
Cette proposition met fin à plus de 48 heures de profondes divisions entre les dirigeants européens sur la nouvelle équipe amenée à diriger l'UE.