Au moins 63 militaires russes ont été tués lors d'une frappe ukrainienne sur la ville de Makiïvka, dans l'est de l'Ukraine, a annoncé lundi le ministère russe de la Défense, les autorités ukrainiennes évoquant un bilan bien plus élevé. Depuis le début de son intervention militaire en Ukraine en février 2022, l'armée russe, qui parle très peu du nombre des morts et des blessés dans ses rangs, n'avait jamais signalé de pertes aussi lourdes subies dans une seule attaque.
Selon le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, qui ne donne pas de date, "quatre missiles" ont frappé "un centre de déploiement provisoire" de l'armée russe à Makiïvka, une ville sous occupation russe située à l'est de celle de Donetsk. Le ministère russe précise qu'il s'agit d'une frappe à partir d'un lance-roquettes multiples HIMARS, une arme livrée à Kiev par les Etats-Unis, et affirme avoir abattu deux des six missiles tirés sur cette cible à Makiïvka.
Le commandement militaire russe, critiqué
"Les familles et les proches des soldats tués auront toute l'aide et tout le soutien nécessaires", a assuré le porte-parole du ministère russe de la Défense. Dimanche, des médias russes et ukrainiens avaient commencé à faire état de cette frappe sur Makiïvka, affirmant qu'elle avait eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche, au moment du passage à la nouvelle année, et qu'un bâtiment où se trouvaient des réservistes récemment mobilisés en Russie avait été touché.
Ce bombardement a été rendu possible du fait d'une "utilisation importante par les militaires qui venaient d'arriver de leurs téléphones portables", ce qui aurait permis leur géolocalisation par l'armée ukrainienne, a expliqué lundi une source anonyme au sein des autorités séparatistes de Donetsk à l'agence de presse publique russe TASS.
Plusieurs correspondants de guerre soutenant l'offensive déclenchée par la Russie ont critiqué sur Telegram le commandement militaire russe, affirmant qu'il aurait fallu retirer aux militaires sur place leurs téléphones et éviter qu'ils ne soient concentrés dans un seul bâtiment.