Un camion a foncé lundi soir sur un marché de Noël dans le centre de Berlin, faisant au moins neuf morts et 50 blessés. La police s'oriente vers la piste d'un attentat. Le conducteur présumé a été interpellé.
Les informations à retenir :
- Un camion a foncé dans la foule sur un marché de Noël dans le centre de Berlin, lundi soir
- Au moins 9 personnes ont été tuées et 50 blessées, selon la police berlinoise.
- Après avoir pris la fuite, le chauffeur présumé du camion a été interpellé
QUE S'EST-IL PASSÉ ?
Un quartier très touristique. Le conducteur du poids-lourd a roulé sur un trottoir de ce marché de Noël où se trouvaient des badauds dans un quartier très touristique de la capitale allemande, au pied de l'Eglise du souvenir de Berlin, selon un porte-parole de la police. Des images des lieux du drame diffusées par le site internet du quotidien local Berliner Morgenpost ont montré plusieurs stands du marché de Noël détruits par le passage du camion. Des voitures de police et des ambulances ont convergé par dizaines vers la scène du drame, qui a été bouclée. La fonctionnalité "safety check" de Facebook a été activée et les forces de l'ordre ont appelé les habitants de la ville à "rester à la maison".
"Du sang et des corps partout". "J'ai juste vu ce gigantesque camion noir qui a foncé à travers le marché et renversé tellement de gens, puis toutes les lumières se sont éteintes et tout était détruit", a raconté une touriste australienne, Trisha O'Neill, à la chaîne de télévision Australian Broadcasting Corporation. Il y avait "du sang et des corps partout", y compris d'enfants et de personnes âgées, a-t-elle ajouté, disant avoir "éclaté en sanglots".
QUEL EST LE BILAN ?
Au moins 9 morts. Un premier bilan donné par la police faisait état d'au moins un mort. Les forces de l'ordre ont ensuite indiqué qu'au moins 9 personnes étaient décédées et 50 blessées. "Nous pouvons confirmer 9 morts et de nombreux autres blessés. De nombreux policiers sont sur la Breitscheidplatz pour enquêter sur ce qu'il s'est produit", a tweeté la police berlinoise, qui s'oriente vers la piste d'un attentat selon les médias locaux. Le ministre de la Justice Heiko Mass a indiqué sur Twitter que l'enquête avait été confiée au parquet fédéral, compétent en Allemagne pour les affaires de terrorisme.
Le souvenir de Nice. "Nous examinons la piste d'un attentat terroriste mais ne connaissons pas encore les motivations" de cet acte, a souligné un porte-parole de la police. L'attaque rappelle l'attentat de Nice, qui a fait 86 morts le 14 juillet dernier lorsqu'un poids lourd conduit par Mohamed Lahouaiej Bouhlel a foncé dans la foule réunie pour assister au feu d'artifice de la fête nationale. L'organisation Etat islamique s'était attribué la responsabilité du carnage. L'Allemagne avait été jusqu'ici épargnée par des attaques djihadistes d'ampleur, mais plusieurs attentats islamistes ont été récemment commis par des personnes isolées. "Je ne veux pas encore pour le moment prononcer le mot attentat même si beaucoup de raisons le laissent penser", a expliqué le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière.
QUE SAIT-ON DU CHAUFFEUR ?
Le chauffeur arrêté, un passager mort. Après les faits, le chauffeur du camion, immatriculé en Pologne, a pris la fuite. Un peu moins de deux heures plus tard, une porte-parole de la police allemande a indiqué que le conducteur présumé du camion avait été arrêté. "Un homme, qui est manifestement le chauffeur, a été interpellé", a-t-elle affirmé, précisant qu'un "passager" du véhicule était lui "mort", sans plus de précision. Il n'y a "pas d'indice" d'une nouvelle menace pour la population dans la zone où l'attaque s'est produite, dans le centre de Berlin ouest, selon la police.
Le propriétaire du camion s'est exprimé. Ariel Zurawski, le Polonais propriétaire de la société à qui appartenait le camion, a confirmé la disparition de son chauffeur, trois heures après les faits. "On n'a pas de contact avec lui depuis cet après-midi. Je ne sais pas ce qui lui arrive. C'est mon cousin, je le connais depuis l'enfance. Je me porte garant de lui", a-t-il déclaré. Interrogé par la télévision polonaise en continue TVN24, si son chauffeur se sentait menacé ou en danger, Ariel Zurawski a répondu "absolument pas".
"A-t-il été enlevé, tué ?" Selon Lukasz Wasik, un responsable de la société, le contact avec le chauffeur, âgé de 37 ans, a été perdu vers 15 heures, lundi (14 heures GMT). "On ne sait pas ce qu'il est devenu, a-t-il été enlevé, tué, on ne sait rien. On est très inquiets pour lui", a-t-il déclaré, "La dernière fois qu'on l'a eu au téléphone c'était ce matin vers 8 heures ou 9 heures". Le chauffeur transportait 25 tonne de produits métallurgiques en provenance d'Italie. A Berlin, "la société où il devait les décharger n'a pas pu les recevoir et lui a dit de retourner mardi dans la matinée. On lui a dit d'attendre à Berlin quelque part", a encore ajouté Lukasz Wasik.
QUELLES SONT LES RÉACTIONS ?
Angela Merkel "en deuil". Tenue informée de la situation par son ministre de l'Intérieur et le maire de Berlin, la chancelière allemande s'est dite "en deuil" par la voix de son porte-parole, lundi soir. "Nous espérons que les nombreux blessés vont pouvoir recevoir de l'aide", a indiqué Steffen Seibert sur son compte Twitter, évoquant des "nouvelles effroyables".
"Les Français partagent le deuil des Allemands". De son côté, le président François Hollande a indiqué dans un communiqué que "les Français partagent le deuil des Allemands face à cette tragédie qui frappe toute l'Europe". "J'exprime ma solidarité et ma compassion à la Chancelière Merkel, au peuple allemand et aux familles des victimes de Berlin", a-t-il ajouté sur Twitter.
J'exprime ma solidarité et ma compassion à la Chancelière Merkel, au peuple allemand et aux familles des victimes de Berlin.
— François Hollande (@fhollande) 19 décembre 2016
Sécurité renforcée en France. Dans un communiqué, le ministre de l'Intérieur Bruno le Roux a affirmé que "la coopération franco-allemande dans la lutte anti-terroriste (...), continuera sans relâche pour que les démocraties gagnent le combat contre ceux qui veulent atteindre nos valeurs et notre liberté. Le ministre ajoute avoir avoir "appelé l'ensemble des forces de l'ordre à maintenir une vigilance maximale et à conserver sa détermination face à la barbarie. La sécurisation des marchés de Noël a été renforcée."
Washington évoque une "attaque terroriste". "Nos pensées et prières vont vers les familles et les proches de ceux qui ont été tués", a indiqué Ned Price, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, précisant que les Etats-Unis avaient offert leur aide à l'Allemagne dans l'enquête. "L'Allemagne est l'un de nos plus proches partenaires et de nos plus solides alliés, et nous nous tenons aux côtés de Berlin pour combattre tous ceux qui prennent pour cible notre mode de vie et menacent nos sociétés", a ajouté Ned Price dans son message qui condamne "dans les termes les plus forts ce qui semble être une attaque terroriste". Le président élu Donald Trump, de son côté, à dénoncé les attaques "continuelles" des "terroristes islamistes" contre "les chrétiens".