La télévision Al Jazeera basée au Qatar a diffusé dimanche une vidéo montrant un membre de la famille royale qatarie affirmant être retenu contre son gré aux Emirats arabes unis, au huitième mois de la crise entre les pays du Golfe.
Abdallah ben Ali Al-Thani avait fait parler de lui en août lorsqu'il avait tenté une médiation entre d'un côté Doha et de l'autre l'Arabie saoudite, un des pays du Golfe boycottant le Qatar avec les Emirats, à l'occasion du pèlerinage annuel à La Mecque. Cheikh Abdallah appartient à une branche de la famille royale qatarie des Al-Thani qui a été écartée du pouvoir par le grand-père de l'actuel émir, cheikh Tamim. A l'époque de sa médiation en août, des médias émiratis et saoudiens avaient affirmé que cheikh Abdallah pouvait être "une alternative" à l'actuel émir du Qatar.
"Je suis maintenant retenu contre mon gré." Dans l'enregistrement diffusé par Al Jazeera, il affirme : j'ai "peur que quelque chose m'arrive qui puisse ensuite être imputé au Qatar". "Je suis maintenant à Abou Dhabi où j'étais l'hôte (du dirigeant des Emirats) cheikh Mohammed" ben Zayed, précise-t-il : "Ce n'est plus le cas. Je suis maintenant retenu contre mon gré." "Je veux dire clairement que le peuple du Qatar est innocent", déclare-t-il, ajoutant : "Cheikh Mohammed porte l'entière responsabilité de ce qui pourrait m'arriver dorénavant."
Il n'a pas été possible d'authentifier immédiatement la vidéo diffusée par Al Jazeera et qui est aussi visible sur les réseaux sociaux. Des responsables émiratis n'ont pas été immédiatement disponibles pour réagir à ces déclarations.
Echec des tentatives de médiation. Le 5 juin dernier, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l'Egypte ont brusquement rompu leurs relations diplomatiques avec le Qatar en l'accusant de soutenir des groupes extrémistes, notamment la confrérie des Frères musulmans, et de se rapprocher de l'Iran, le grand rival régional des Saoudiens. Ces quatre pays ont fermé leurs liaisons aériennes, maritimes et terrestres avec le Qatar. Doha a rejeté les accusations de soutien à des groupes extrémistes en affirmant que le Quartet arabe cherchait en fait à mettre sa politique étrangère "sous tutelle". Plusieurs tentatives de médiation pour mettre fin au conflit ont échoué depuis.