Un juge fédéral américain a donné partiellement raison samedi soir à des ONG qui contestaient le décret anti-réfugiés signé par Donald Trump, en empêchant l'expulsion des personnes interpellées depuis vendredi en vertu de ce décret.
"Les tribunaux sont là pour défendre les droits de tous". Selon un document du tribunal fédéral, la juge fédérale de Brooklyn, Ann Donnelly, qui avait été saisie par plusieurs associations de défense des droits de l'homme dont la puissante ACLU, a ordonné aux autorités américaines de ne procéder à aucune expulsion de ressortissants des sept pays musulmans concernés par le décret - Iran, Irak, Yémen, Somalie, Libye, Syrie, Soudan - disposant des papiers les autorisant à entrer aux Etats-Unis. "C'est une remarquable journée", a déclaré victorieusement le directeur de l'ACLU, Anthony Romero, à sa sortie de l'audition d'urgence. "Cela montre que quand le président Trump adopte des lois ou des décrets qui sont inconstitutionnels et illégaux, les tribunaux sont là pour défendre les droits de tous", a-t-il ajouté.
"Que personne ne soit remis dans un avion". Même si l'affaire est loin d'être terminée et qu'une nouvelle audition devrait avoir lieu en février, a précisé l'avocat de l'ACLU Lee Gelernt, "l'important ce soir était que personne ne soit remis dans un avion". Il a également indiqué que la juge avait ordonné au gouvernement de communiquer la liste de toutes les personnes interpellées dans les aéroports américains depuis vendredi soir. Des dizaines de ressortissants des sept pays concernés ont été arrêtés dans de nombreux aéroports des Etats-Unis suite à ce décret, sans qu'on connaisse encore leur nombre exact. En plus de la plainte déposée par les associations, de nombreuses manifestations étaient en cours dans les aéroports pour demander la libération de ces ressortissants, qui disposent pour la plupart de visas en règle voire même parfois de la carte verte, le titre de séjour américain.