Un raid israélien endommage sévèrement l'un des rares hôpitaux en fonction à Gaza

Ce dimanche, l'un des rares hôpitaux encore en fonction dans la bande de Gaza a été sévèrement endommagé par une frappe israélienne. De son côté, Israël affirme avoir ciblé un "centre de commandement" du Hamas, qui a rejeté cette allégation.
Une frappe israélienne a sévèrement endommagé dimanche l'un des rares hôpitaux encore en fonction dans la bande de Gaza, Israël affirmant avoir ciblé un "centre de commandement" du mouvement terroriste du Hamas, qui a rejeté cette allégation.
Aucune victime n'a été signalée dans le raid contre l'hôpital al-Ahli à Gaza-ville (nord), également appelé hôpital Baptiste, survenue après l'annonce par Israël de l'extension de son offensive "dans la plus grande partie" du territoire palestinien dévasté et assiégé.
"Nous ne savons plus où aller"
Depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, des dizaines de milliers de Gazaouis ont trouvé refuge dans les hôpitaux, dont bon nombre ont été endommagés ou mis hors service. La frappe s'est produite "quelques minutes après un avertissement de l'armée (israélienne) appelant à évacuer les patients, les blessés et leurs accompagnants", selon la Défense civile palestinienne.
"Nous sommes sortis en courant. Quand nous avons atteint la porte (d'entrée), ils l'ont bombardé, il y a eu une énorme explosion", a témoigné Naïla Imad, une déplacée de 42 ans, évacuée de l'établissement. "Mes enfants et moi sommes à la rue. Nous avons été déplacés plus de vingt fois, nous ne savons plus où aller", a-t-elle dit à l'AFP.
"Le bombardement a détruit le bâtiment de chirurgie et de la station de production d'oxygène destinée aux unités de soins intensifs", a indiqué la Défense civile locale.
"C'était l'enfer"
L'hôpital a cessé de fonctionner, a affirmé Mounir Al-Barsh, un responsable du ministère de la Santé du Hamas. Selon des images de l'AFP, de gros morceaux de béton et des amas de métal tordu jonchent le site. L'explosion a laissé un trou béant dans le bâtiment, dont les portes en fer ont été arrachées de leurs gonds.
"C'était l'enfer", a raconté Khaled Dalloul, évacué avec son oncle de l'hôpital. "Il n'y a aucun endroit pour se faire soigner ni dormir. C'est une condamnation à mort collective".
Le complexe al-Ahli "était utilisé par des terroristes du Hamas pour planifier et mener des attaques contre des civils et troupes israéliens", a affirmé l'armée israélienne, qui accuse régulièrement le mouvement d'utiliser les hôpitaux - protégés par le droit international humanitaire - comme centres de commandement, ce que ce dernier nie.
Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, a dénoncé un "crime sauvage" et rejeté l'affirmation de l'armée dans un communiqué. "Où se trouvaient exactement ces prétendues salles de commandement et de contrôle dont l'occupation (Israël, NDLR) affirme l'existence?", a-t-il interrogé.
"Attaques déplorables"
Londres a appelé dimanche Israël à cesser ses "attaques déplorables" contre les hôpitaux gazaouis, ajoutant que seule la diplomatie et non "le bain de sang" permettrait "une paix durable". Le Qatar avait auparavant condamné "un crime odieux". Le Croissant-Rouge palestinien a par ailleurs annoncé que le soignant dont on ignorait le sort après des tirs israéliens mortels contre des secouristes palestiniens le 23 mars à Gaza était détenu par les autorités israéliennes.
La fusillade perpétrée par des soldats israéliens avait fait 15 morts parmi les secouristes. L'armée israélienne a affirmé enquêter sur ces faits, qui ont fait l'objet de nombreuses condamnations.