Imaginez une banque où il n’y a aucun dossier de prêt à monter, et qui accepte de vous prêter de l’argent très vite et en cash… Une solution bien pratique en cas de crise comme celle du coronavirus, lorsque les difficultés économiques s’accumulent pour les entreprises. Cette banque existe, elle s’appelle la mafia. En Italie, les organisations criminelles cherchent à tirer profit des difficultés actuelles pour tenter de faire main basse sur de nouveaux secteurs de l’économie, notamment en s’efforçant de contrôler, ou de mettre la main sur de nouvelles entreprises.
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"L’objectif, c’est de faire continuer l’entreprise. La mafia devient alors une espèce de banque parallèle", explique Fabrice Rizzoli, spécialiste de la grande criminalité. Mais il y a bien-sûr un prix à payer, et pas des moindre. "La mafia prête à des taux supérieurs aux taux autorisés, parfois du 10% à 15%, et il faut rembourser rapidement, en quelques mois. Et quand on y arrive pas, alors on a un gros problème", ajoute Fabrice Rizzoli.
Menaces physiques et intimidation
Le "gros problème" se traduit le plus souvent par menaces physiques et des intimidations. Et souvent, il faut négocier. La mafia rentre ainsi insidieusement dans l’entreprise, obligeant par exemple un commerçant à vendre certains produits ou le forçant à embaucher un proche du clan. Au final, le patron ne devient parfois plus qu’un prête nom.
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Pour tenter de freiner cette emprise criminelle grandissante alors que l’Italie sort à peine de son confinement, il n'y a qu'une seule solution, martèlent les associations anti mafia : accélérer le versement des aides promises par le gouvernement et faciliter les prêts bancaires.